Entre amis

Cher Coronajournal – semaine 2

Cher Coronajournal,

Alors que j’arrive, éreintée et échevelée, en cette fin de deuxième semaine de confinement, je dois avouer que je suis moi-même surprise par la facilité avec laquelle on a trouvé un nouveau rythme pour fonctionner en harmonie, tous les cinq.

Naaaaaaaan, je rigole, c’est encore bien souvent du grand n’importe quoi ! Mais on s’améliore, hein. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on va avoir encore plein de temps devant nous pour s’améliorer parce que le décompte vient d’être rallongé ! Youpi ! Je ne suis que joie.

Bref, je me suis dit que même si notre organisation avait encore bien souvent des ratés, ça ne ferait pas de mal de partager par ici ce qui a marché….

Version 1 : la control freak est dans la place

Le truc qui me fait paniquer, moi, hormis l’idée d’une pandémie virale qui immobilise les uns après les autres tous les pays du Monde, c’est l’incertitude. J’aime pas quand je peux pas prévoir. Je panique devant le vide. Et la panique est doublée lorsque je suis avec mes enfants, et que je dois les occuper.

Tu imagines bien qu’à l’annonce de la fermeture des écoles pour une durée indéterminée, j’ai sauté sur un bloc notes et un crayon, et j’ai concocté un programme détaillé heure par heure pour chacune de mes filles. Du lever au coucher, en passant par la séance de motricité obligatoire et les récrés dans le jardin, pour finir par le bain du soir et le brossage de dents. Oui, j’ai le sens du détail.

Une fois les journées mises sur papier, j’ai senti l’étau sur ma poitrine se desserrer : ça me paraissait beaucoup moins invivable, découpé comme ça en petites tranches.

Au bout d’une semaine à ce régime militaire, j’ai réalisé que non seulement mes timings étaient irréalisables, mais qu’en plus, si je voulais réussir à tenir sur la durée, il allait falloir proposer des activités plus variées. En maternelle, les lignes d’écriture et les additions, ça va bien deux minutes, mais même ma Poupette qui adore ça commençait à saturer : à ce rythme-là, au bout des 7 semaines de confinement, j’allais l’écœurer complètement….

Version 2 : se diversifier

J’ai donc commencé à lister les idées d’activités plus ludiques, bien aidée par ma Poupette toujours en demande (« Et j’peux faire des cours de dessins ? Et les ongles, comment ça poussent ? Et la science, on peut faire de la science, se faire un vrai laboratoire ? Et Aliénor, pourquoi elle a eu deux maris ? »), et par les innombrables comptes Instagram de maîtresses au chômage technique.

J’ai aussi eu deux gros coups de pouce : le blog musical, créé par la prof de solfège de Poupette, avec des liens sur des vidéos ludiques, des imprimables pour le travail sur partition et des petits ateliers musicaux ; et le coup de fil de sa maîtresse, qui a pris le temps d’écouter mon retour suite à cette première semaine d’école à la maison pour pouvoir nous proposer des activités spécifiques répondant aux envies de ma grande.

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Au final, je croule sous les idées, et même si bien souvent le temps me manque pour les mettre en place, je n’ai plus cette angoisse de ne pas avoir de nouveauté à lui proposer.

Le dilemme, c’est plutôt de réussir à proposer également des activités à Nymphette qui, du haut de ses presque 3 ans, a encore parfois du mal à rester concentrée longtemps sur une activité. En cette première semaine, le ratio temps de préparation vs temps de jeu des activités que je lui préparais était encore bien trop élevé. Malgré les propositions du groupe Whatsapp de notre crèche parentale, je n’arrivais pas à la stimuler avec mes petits ateliers.

Version 3 : optimisation (ou presque)

Après cette première semaine à un rythme effréné, je me suis écroulée de fatigue, et j’ai clairement dit à Mister F. que télétravail ou pas, il allait falloir qu’il me relaie plus régulièrement dans la journée.

On a alors réfléchi à une organisation plus complémentaire.

Déjà, la base, c’est grasse mat tous les matins pour moi, puisque j’assure toutes les nuits qui sont encore bien chaotiques pour Poussinet, mais aussi, plus récemment, pour Nymphette, qui enchaîne les cauchemars.

Ensuite, comme je déteste que les trois enfants me tombent dessus au saut du lit (ça vous fait ça à vous aussi ? Je me sens oppressée, et je n’ai qu’une envie, c’est de repartir en courant me cacher au fond de mon lit !), il m’offre le luxe d’un petit déjeuner tranquille, en donnant à Poussinet son biberon du matin de lait tiré, et habille et fait déjeuner les filles avant mon réveil.

Après, je passe en mode WonderMum, avec un bébé koala accroché au ventre, une Poupette assise à son bureau d’écolière avec son travail scolaire et une Nymphette dans la salle de jeux, occupée comme elle le souhaite entre Lego, gommettes, Lunii ou Playmobils. Elle me sollicite bien souvent, ce qui fait que je me retrouve à faire des allers-retours entre le rez-de-jardin et notre pièce à vivre, avec 8 kg sur le ventre : ça me fait mon sport quotidien !

Pendant ce temps-là, Mister F. est assuré d’avoir deux bonnes heures de travail, et peut même faire ses réunions en visio dans une atmosphère studieuse, avec Poupette dans la même pièce.

Ensuite, en fin de matinée, c’est récré au jardin, qu’il pleuve ou qu’il vente. Les filles arrivent à bien s’amuser sans trop de disputes, d’autant plus qu’elles ne se sont presque pas vues de la matinée, et Bébé Koala continue à vivre sa meilleure vie, accrochée à sa Maman.

Quand l’heure du repas approche, Mister F. rapatrie Nymphette à la cuisine, et ils nous préparent le repas ensemble, seule activité appréciée par notre Deuzans, en ce moment.

Ensuite, repas en famille, puis tout le monde au lit ou au temps calme dans une pièce séparée. Les ratés ne sont pas rares, avec Bébé Koala, mais on se relaie régulièrement, Mister F. et moi, selon sa charge de travail (et oui, il a déjà fait une réunion en visio avec son fils endormi en porte-bébé contre son ventre). En général, c’est mon seul moment de pause de la journée.

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Un peu avant que Nymphette émerge, je propose à Poupette un podcast ou un petit dessin animé éducatif, puis c’est goûter et récré au jardin tous ensemble.

Et en fin de journée, j’essaie de varier les plaisirs, entre le yoga en famille, une petite expérience scientifique facile et rigolote, un cours de musique, etc….

Dès que Mister F. décroche de son PC, la fin de journée s’enchaîne presque comme avant, entre la préparation du repas, le bain pour les uns, jeux libres pour les autres.

Et quand tout ce petit monde est enfin couché, alors qu’on est bien souvent en mode loque, on essaie de se motiver encore une petite heure, Mister F. pour travailler encore un peu, et moi pour préparer les activités de la journée du lendemain.

J’essaie aussi de conserver un rythme scolaire, avec de vrais mercredis de jeux libres à volonté et de longues pauses dans le jardin, parfois une ou deux activités, selon l’inspiration du moment.

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Bon, sur le papier, ça a l’air bien rôdé, mais dans la vraie vie c’est bien souvent qu’une énième crise de Nymphette réveille son frère tout juste endormi pour sa sieste, que le repas de midi se finit en confrontation et que la sortie de bain se fait dans les cris (des enfants et des parents). Bref, on fait au mieux, avec la fatigue et la nervosité de chacun….

Version 4 : la reprise du boulot !

Et c’est bien joli, tout ça, mais il va encore falloir se réinventer, parce que la semaine prochaine, avec la fin de mon congé parental, ce n’est plus un, mais deux parents qui devront bosser en télétravail !

On en rediscute à ce moment-là ?


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Bon, et alors chez vous, ça se passe comment ? École à la maison avec les moyens du bord ? Burnout parental en perspectives ? Les deux parents en télétravail ?

20 réflexions au sujet de “Cher Coronajournal – semaine 2”

  1. Ah oui carrément, t’as la reprise qui arrive à point nommé lol… je plussoie, je déteste qu’on me saute dessus au réveil. Honnêtement le cliché Ricoré avec les enfants qui réveillent les parents et sautent dans le lit, très peu pour moi.

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    1. Ahah ! Ca me rassure : en relisant ce passage, ce matin, je me suis dit que ça faisait vraiment Ourse mal léchée….! Mais bon, je suis clairement pas du matin, ça c’est sûr !
      Et oui, moi aussi, ça m’a toujours paru l’horreur, les réveils type Ricoré : je suis tellllllllllement heureuse depuis que notre lit est sous les combles et que les enfants ne peuvent pas monter !

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  2. Oh la la fin du congé parental à la fin de la semaine ? Mais où passe le temps ? ça file vraiment très vite !
    Franchement tu as toute mon admiration et même s’il y a des loupés je suis sûre que vous gérez super bien avec Mister F.
    Ici c’est télétravail tous les deux avec un bébé dans la même pièce donc niveau calme on n’y est pas et on a toujours un petit passage du bébé pendant nos visioconfs…
    Bref je t’envoie mes bonnes ondes pour les semaines à venir, bon courage !

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    1. Merci pour les bonnes ondes, je prends ! Et oui, j’imagine bien le boulot sous les petits cris de bébé…. pas facile pour se concentrer ! Ici heureusement, on peut jouer aux pièces musicales, et changer de lieu de bureaux selon là où jouent les enfants !

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  3. Les réveils en fanfare très peu pour moi. Mon mari se lève toujours en premier et prépare le petit déjeuner, parfois il lève les filles et moi je viens m’installer quand tout est prêt. Et puis une fois le repas avalé, je ne m’arrête plus.
    Déjà la fin du congé parental ! La date est très bien choisie ! Zut c’est pas de chance ! Bon courage !

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    1. Ah, je vois que je ne suis pas la seule à avoir le réveil difficile….! 😉
      Quant à la date de reprise, c’est comme ça : au moins leur papa est avec moi à la maison pour adoucir le truc. Et puis je ne vais pas me stresser avec la productivité, hein, je ferai ce que je pourrai !

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  4. Ohh non la fin de ton congé parental tombe vraiment vraiment mal ma pauvre… C’est hyper dur. Tu peut pas le prolonger un peu ou te mettre en congé pour garde d’enfants (avec creche et ecole fermées tu y a droit je pense).
    Ici la deuxième semaine a ete une cata pédagogique mais je m’en suis mieux sortue niveau fatigue. On s’est contentés de cuisiner et de faire des dessins avec ma troisansetdemi. Mon 18 mois lui vit sa petite vie. Et beaucoup de jeux libres pendant que maman essaie de lire ses mails pro !
    Bon courage pour la 3eme semaine et aussi pour la reprise !

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    1. C’est comme ça, pour ma reprise, je suis plutôt fataliste ! Au moins, pas de pression sur la productivité, en ces temps troublés 😉
      Concernant le congé pour garde d’enfants, je crois que je n’y ait pas droit puisque je peux effectuer mes tâches en télétravail : je demanderai confirmation, mais je pense que ce ne sera pas possible.
      Tu as très bien fait de privilégier le repos pour cette deuxième semaine : on a la chance d’avoir des enfants suffisamment petits pour que ce ne soit pas du tout critique de ne pas pouvoir assurer pleinement la continuité pédagogique. Ils apprennent déjà tant à notre contact au quotidien ! Vivent les jeux libres, hein !
      Bon courage à toi aussi ! ❤

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  5. Ah mais je croyais que tu étais en congé jusqu’à septembre ! 😯
    Même si je trouve mon congé maternité bien pourri, je suis super reconnaissante de ne pas devoir travailler en plus… 😥
    Bon courage, j’espère que vous trouverez une solution 😘

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    1. Poussinet ne rentre pas à la crèche avant le mois de septembre (sauf bonne surprise d’une rentrée anticipée en juillet), mais il était déjà prévu que je recommence à travailler au printemps, avec des modes de garde de transition (papa en congé parental, grands-parents, etc….). On s’adapte à la situation, mais clairement, la productivité pro ne sera pas la top priorité 😉
      Bon courage à toi aussi, avec tes adorables petits ❤

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    1. Ahah ! Non, je ne vais pas taper : je suis clairement fataliste ! On fera ce qu’on pourra, sans culpabiliser !
      Le fait que Mister F. soit présent m’aide clairement à envisager cette reprise sans trop paniquer : on se relaiera, quitte à ne travailler que quelques heures par jour. C’est déjà mieux que rien. Je ne sais pas comment ça se passe pour toi, mais nos hiérarchies sont assez compréhensives avec les jeunes parents dans cette situation.

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