Entre amis

La naissance de Poussinet (1/2)

20190907_190909Alors que Poussinet vient de fêter allègrement ses quatre mois entre une bronchiolite et une rhino, il est temps pour moi de venir vous raconter sa naissance.

Une naissance à rebondissements, que j’ai mis du temps à digérer, et dont le découpage en deux parties distinctes semble assez naturel : vous le verrez, on passe sans prévenir d’un extrême à l’autre ! Sacré Poussinet !


Les derniers jours

Contrairement à ses sœurs, Poussinet ne s’est pas fait attendre : pas de dépassement de terme avec lui, et c’est avec presque trois semaines d’avance, à l’issue d’une semaine de rentrée particulièrement chargée que les choses ont commencé.

Vendredi soir, alors que je comate tranquillement devant Netflix, je sens tout à coup un truc bizarre dans le bas ventre qui me réveille : je file aux toilettes, et là, c’est les grandes eaux ! Petite vérification au papier pH : pas de doute, j’ai bien fissuré la poche des eaux.

Je reviens un peu paniquée au salon, en disant à Mister F. de nous trouver un mode de transport et un moyen de garde pour les filles, pendant que je file finaliser ma valise de maternité qui était loin d’être prête…. Evidemment, à force de dire à tout notre entourage que j’allais accoucher tard, personne n’était vraiment au taquet ! Notre plan A ne répond pas, plan B non plus, plan C idem…. Je commence sérieusement à paniquer et à engueuler Mister F. de ne s’être pas préoccupé de ça plus tôt, alors que je le tannais depuis notre retour de vacances. On finit par appeler deux couples de copains de la crèche qui habitent à deux pas : un des papas va venir à la maison veiller sur le sommeil de nos filles et l’autre maman, qui a une voiture, nous propose de nous accompagner à la maternité.

5 min plus tard, on file avec elle, à moitié rassurés par cette solution de garde : les filles connaissent ce papa de la crèche, mais elles vont être drôlement surprises à leur réveil, et en cette semaine de rentrée déjà bien remplie, on n’a pas pris le temps de rediscuter avec elle de la naissance, de comment ça allait se passer concrètement pour elles, etc…. De mon côté, hormis la fissuration de la poche des eaux, c’est le calme plat : pas ou peu de contractions, pas douloureuses.

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En arrivant à la maternité, on m’installe en salle de pré-travail pour me mettre sous monito : comme je le pensais, je ne suis pas encore en travail, mes contractions, bien que régulières, ne sont pas douloureuses et ne modifient pas le col. On a rapidement le résultat du streptocoque B : comme je ne suis pas porteuse, on me laisse jusqu’à 48h pour laisser le travail se déclencher, ce qui nous mène jusqu’à dimanche soir grand max. Mister F. passe la nuit avec moi à la maternité, après avoir réussi à trouver un système de garde plus rassurant pour nos filles : sa sœur va venir relayer le papa de la crèche. Poupette et Nymphette seront ravies de découvrir leur tata adorée dans le salon au matin, et de mon côté, je suis vraiment très soulagée par cette solution.

L’attente

Samedi matin : toujours le calme plat pour moi. On décide de me monter en chambre et Mister F. rentre à la maison. Bien que je sois rassurée de savoir que les filles vont passer la journée avec leur père, qu’il pourra les préparer plus sereinement à l’arrivée imminente de Poussinet, je vois se redessiner en écho le déroulé de mon précédent accouchement qui s’était fini par un déclenchement dans le stress, sans Mister F. à mes côtés….

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Je tourne rond toute la journée, je marche beaucoup dans l’espoir de lancer le travail. RAS jusqu’au soir, 23h. Là, on me fait descendre en salle de naissance pour un monito de contrôle et un examen du col : toujours très peu de contractions, bien qu’elles se précisent un peu niveau douleur. La sage-femme qui m’examine me dit que le col a doucement commencé à se ramollir et que pour un troisième accouchement, c’est déjà suffisant pour avoir la péridurale : elle me propose alors de me garder en salle de naissance et de faire venir les anesthésistes. Lorsque je lui réponds, avec un peu d’appréhension, que je souhaiterais me passer de péridurale, elle me répond avec un énorme sourire que c’est moi qui décide et que je peux retourner tranquillement dans ma chambre pour attendre au calme que le travail se précise encore plus. Je suis vraiment soulagée de sa réaction : je sens qu’elle est motivée pour bien m’accompagner dans mes choix, ce qui n’avait pas du tout été le cas la nuit de la naissance de Nymphette où la sage-femme, visiblement débordée et clairement peau de vache, m’avait énormément mis la pression pour que je prenne la péri.

Bref, de retour à la chambre, je note la fréquence de mes contractions qui augmente rapidement. Vers minuit, j’appelle Mister F. pour lui demander de me rejoindre. Entre temps, ses parents sont arrivés chez nous et vont pouvoir s’occuper des filles pendant plusieurs jours : tout est parfait pour l’organisation pour elles, je peux me concentrer sereinement sur mon accouchement.

Les choses sérieuses commencent

Lorsque Mister F. arrive, on descend en salle de naissance : nouveau monito de contrôle et nouvel examen. Mon col ne bouge pas beaucoup, les contractions enregistrées par la machine paraissent minuscules alors que je moi je commence sérieusement à sentir la douleur. Je tourne, j’essaie plusieurs positions sur le ballon, debout, contre une table, mais rien de ne me soulage vraiment. Lorsque la fatigue commence à se faire sentir, je m’allonge à nouveau sur le lit, et je finis par trouver LA position qui va me soulager jusqu’au bout : allonger sur le côté gauche, les bras tendus au-dessus de ma tête, en extension, avec Mister F. qui m’oppose un appui.

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Le temps passe lentement…. On discute un peu, on finit par trouver le prénom de fille et je me sens enfin prête à rencontrer ce bébé qui a décidé d’arriver un peu plus tôt que je ne le pensais. Je redemande à être examinée et là, c’est la douche froide : mon col n’a pratiquement pas bougé, alors que je supporte de moins en moins les contractions.

Mister F. essaie de me changer les idées, je tente d’écouter une séance de sophro, mais je n’arrive pas à me concentrer sur la voix, la douleur prend le dessus. Au bout d’un temps qui me paraît infini, jerappelle la sage-femme : je sens que je ne vais pas pouvoir tenir. Celle qui s’occupe de nous n’est pas disponible, mais sa collègue, qui nous avait accueillis la veille au soir vient me voir. Elle prend le temps de m’écouter, puis elle me dit ces mots magiques :

Je crois en vous, vous pouvez y arriver. Déjà hier soir, j’ai vu combien vous étiez motivée, vous êtes prête et vous avez tout à fait le profil pour y arriver.

Ça peut paraître complètement artificiel, mais sur le moment, ça me fait un bien fou et je repars gonflée à bloc. Une nouvelle heure passe, les contractions sont de plus en plus douloureuses, mais mon col ne bouge toujours pratiquement pas. Je commence à désespérer, lorsque ma super sage-femme me propose timidement d’aller prendre une douche chaude. Elle a l’impression que la douleur m’empêche de lâcher prise et que c’est ça qui bloque.

Je crois que si j’en avais été capable, je lui aurais sauté au cou : je suis emballée par cette proposition qui, en effet, se révèle miraculeuse ! Une fois sous le jet d’eau brûlante, je ne sens pratiquement plus la douleur : mes muscles se contractent, mais la chaleur anesthésie mon bas-ventre et j’arrive enfin à me détendre. Je ne sais pas combien de temps je suis restée sous le jet chaud, à chanter pour m’occuper l’esprit : je m’y sentais tellement bien que j’aurais voulu accoucher là, dans cette douche minuscule !

Malheureusement, au bout d’un moment, je me sens faiblir et mes jambes peinent à me porter. Je retourne donc bien malgré moi m’allonger sur mon lit, et là, miracle, la sage-femme me dit que je suis passée en quelques minutes d’une dilation de 4 à 8 !

Je reprends espoir et je me dis que je suis capable d’y arriver, lorsque la douleur des contractions revient et augmente encore. A ce moment-là, ma position antalgique ne me suffit plus et je commence à perdre pied. Je demande à Mister F. de rappeler la sage-femme : lorsqu’elle arrive à mon chevet, je lui dis que je ne veux plus qu’elle parte, je veux qu’elle reste avec moi parce que les contractions sont moins douloureuses lorsqu’elle est là. Elle continue de m’encourager puis lorsque je lui dis que je n’en peux vraiment plus, elle finit par aller chercher sa référente (elle est élève sage-femme) qui m’examine à son tour et me propose un anesthésiant local, au niveau du col, pour permettre la dilatation finale. Je sens alors un apaisement presque immédiat et on me propose de commencer à pousser.

L’arrivée de Poussinet

Comme je le craignais, je me sens extrêmement faible, et j’ai beaucoup de mal à pousser sur une poussée bloquée, comme je l’avais fait pour mes aînées. Les sage-femmes me proposent alors une poussée sur l’expiration, ce que je trouve beaucoup plus naturel et plus facile à faire : je sens la contraction monter, et souffler m’aide à l’accompagner. Par contre, au bout de 3 ou 4 contractions, des cris de douleur m’échappent et je leur dis que je n’en peux plus : elles m’encouragent au mieux, mais moi je commence à en avoir assez de souffrir et j’en veux à ce bébé de mettre tant de temps à sortir (j’apprendrai ensuite sur mon compte-rendu d’accouchement que mon travail aura en tout duré seulement 2 heures !). Elles me proposent d’attraper sa tête mais je ne me sens pas la force de me plier en deux. Sur une dernière contraction, je sens enfin mon bébé naître et on me le pose sur la poitrine. La fatigue et le soulagement prennent le pas sur l’émotion de la découverte : je crois que je suis vraiment allée au bout de mes capacités physiques. Mister F. me dit alors que c’est un garçon, mais je n’arrive pas à le croire : je ne fais que des filles, moi !

Là commencent deux heures de bonheur absolu, où on s’émerveille devant notre poupon, où toute l’équipe de la nuit passe nous dire au revoir. Ma sage-femme nous dit qu’on est vraiment une super équipe, tous les deux, qu’on a fait un super travail : ces mots me touchent beaucoup, je réalise combien l’accompagnement discret mais continu de Mister F. a été parfait pour moi. Elle nous demande le prénom de notre fils, mais alors qu’on avait fini par converger sur le prénom de fille, on hésite entre nos deux coups de coeur garçon !

La fierté et le bonheur qui m’habitent sont immenses et je me repose tranquillement avec mon bébé tout neuf dans les bras…. avant d’enchaîner sur une suite beaucoup moins douce, dont je reviens vous parler bien vite.


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Et pour vous alors, comment ça s’est passé ? Une naissance avec ou sans péridurale ? Une naissance rapide ou mouvementée ? Et la découverte de Bébé, c’était comment ?

29 réflexions au sujet de “La naissance de Poussinet (1/2)”

  1. Même si tu annonces une suite beaucoup moins douce j’ai les larmes aux yeux en lisant ton récit d’accouchement et je suis ravie que tu ai « réussi » à aller jusqu’au bout de ta volonté tenace et ancienne du sans péri !

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    1. Oh, ça me touche beaucoup de savoir ça ❤
      Mais garde des larmes pour la suite….
      Et oui, je suis tellement heureuse d'avoir réussi à connaître l'accouchement sans péri : ça me tenait vraiment beaucoup à coeur !

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  2. Oh c’est beau, très beau témoignage ! J’ai accouché sans péri (sans préméditation arrivée à la maternité ouverte à 8) j’en garde bien entendu un bon souvenir vu qu’en 45 minutes c’était plié ! Pour un 1er bébé le corps médical était un peu surpris de la rapidité !
    Bientôt 3 ans après cela reste émouvant mais ne me donne pas pour autant envie de revivre cela ! Hâte de lire la suite 🙂

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  3. Je ne connais pas la suite… mais cette première partie d’accouchement est un beau souvenir à garder précieusement! J’ai l’impression que tu as été super bien accompagnée et par ton homme et par les sages femmes!

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    1. Oui, c’est exactement ça : un accompagnement idéal, à la fois par le corps médical et par Mister F., ce qui m’a permis de puiser en moi pour tenir jusqu’au bout. Et en effet, je garde de précieux souvenirs de cet accouchement !

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  4. Oh j’adore les récits de naissance! Sans péri aussi pour Litchi alors j’y trouve des points communs. Belle équipe que vous avez formée. Par contre, j’appréhende la suite de ton histoire.

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  5. Ton récit d’accouchement est très beau, l’accompagnement par la sage-femme change vraiment tout, j’ai eu comme toi un peau de vache qui m’a forcée à prendre la péri pour LutinCoquin, même quand ce n’était plus la peine puisqu’il est né avant qu’elle ne fasse effet …
    L’eau chaude est aussi une aide précieuse, je suis surprise qu’ils ai mis tant de temps à te le propose (team, je suis dans la flotte dès que ça commence … ^^).
    Par contre, j’appréhende aussi la suite de ton histoire tellement ce passage là est doux et chaud.

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    1. Ahah ! Je pense que c’est parce que ma maternité n’est vraiment pas très bien équipée pour les accouchements physio : typiquement, la douche c’était une cabine minuscule, à l’autre bout du couloir (genre à 10m de ma chambre, mais dans ces moments-là, ça te paraît être un marathon !!), donc à mon avis, ils ne proposent pas à tout le monde, loin de là !

      Aimé par 1 personne

    1. Oui, j’étais tellement fière de moi d’avoir réussi à aller au bout de mon endurance physique pour connaître ça ! Mais bon, si je dois y repasser, Madame Péri sera la bienvenue ! 😉

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