Je couve, Je me questionne, Mum of two

Une grande famille

20190610_0958347305895189116325531.jpgJ’ai toujours voulu avoir une grande famille. Non pas que la mienne soit si petite : mon père a quand même neuf frères et soeur (oui, soeur au singulier ! 😉 ) et ma mère est au milieu d’une fratrie de trois enfants. Mais je crois que j’aurais aimé un peu plus de bazar au quotidien dans mon enfance, un peu plus que la dualité avec ma petite soeur, que notre quatuor si soudé avec nos deux parents.

Les rares fois où nous n’avons pas été proches, ma soeur et moi, j’aurais aimé pouvoir partager tous ces sentiments confus de rage et d’incompréhension avec un autre acolyte à la maison. Et même à l’âge adulte, quand je vois les différentes relations qu’entretient Mister F. avec ses trois frère et soeurs, je les envie, tous les quatre, d’être si nombreux.

Notre famille de quatre, si équilibrée, c’était chouette, c’était confortable. Mes meilleurs souvenirs d’enfance restent d’ailleurs nos vacances à tous les quatre, au début de mon adolescence.

Et pourtant, j’aime cette idée de casser la double dualité avec ce petit troisième que je porte. J’aime l’idée de proposer des combinaisons multiples dans leur fratrie à mes enfants, j’aime l’idée de casser ce duo pour créer un trio et trois petits duos.

Récemment, deux blogueuses très chères à mon coeur se sont livrées, sur ce sujet, l’une ayant trouvé un bel équilibre avec deux enfants, et l’autre étant au contraire partante pour continuer. En l’occurrence, leurs questionnements portent principalement sur une vision différente de leur famille complète avec leur conjoint, situation douloureuse que nous avons eu la chance de ne pas connaître, avec Mister F.

Ce petit troisième, c’est notre coup de folie mais aussi notre évidence.

Bien sûr, trois enfants à gérer, trois enfants à accompagner, à aider à grandir, ça me fait peur. Quand je vois comme notre aînée continue à être un challenge pour nous chaque jour, je me dis qu’on va en baver. Et j’espère que ces relations que j’imagine, que j’idéalise même, entre mes trois enfants, seront à la hauteur de toute cette énergie que l’on va consumer pour maintenir tout ce petit monde à flots (et notre couple en premier lieu !).

Et pourtant, malgré ces moments un peu difficiles à venir (adieu nos belles nuits complètes et rebonjour les couches !), je ne regrette pas notre choix de vouloir agrandir la famille. Car il y a une autre raison, plus profonde, qui m’a poussée à vouloir ce troisième enfant de tout mon coeur.

Pour moi, créer une famille, c’est faire un pari sur l’avenir, c’est défier la vie et ses embûches en s’entourant des personnes qui seront notre clan, notre cocon, notre gilet de sauvetage au moment des coups durs.

Je le vois bien, en ce moment, avec le cancer de ma Maman : seule ma soeur a réussi à me rassurer, à trouver les bons mots et à me donner l’énergie nécessaire pour pouvoir être celle dont notre mère a besoin.

Et moi, même si cela peut paraître morbide, lorsque je donne la vie, je pense à ça. Je pense à l’avenir que je suis en train de fabriquer à mes enfants, aux liens si forts, si intenses qu’ils vont créer au sein de notre cocon familial. Je pense à toutes ces possibilités que nous multiplions pour eux de trouver une écoute attentive, un réconfort naturel, le jour où ils en auront besoin.

Car je ne veux pas qu’ils soient seuls lorsque Mister F. et moi ne seront plus là pour les porter. Je veux qu’ils puissent porter ensemble le poids des souvenirs. Je veux qu’ils puissent fragmenter les malheurs jusqu’à ce qu’ils deviennent supportables. Je veux qu’ils soient armés même si les accidents de la vie s’invitent sur leur chemin. Et je ne veux pas les savoirs isolés face à la lourde responsabilité de porter la mémoire de notre vie de famille.


Et vous, est-ce que vous pensez à tout ça, en créant votre famille ? Est-ce que vous imaginez la vie de vos enfants après vous ? Est-ce que vous avez fait le choix d’un enfant unique ou au contraire d’une grande tribu ?

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23 réflexions au sujet de “Une grande famille”

  1. Je me retrouve totalement dans ta façon de voir les choses. J’ai un frère et même si je garde un excellent souvenir de moi enfance, je n’aurais pas été contre un petit dernier 😉
    Et en effet pour moi aussi le noyau familial est notre 1er pilier en cas de coup dur (et pour l’avoir vécu de près, quand dans une fratrie l’un d’entre nous est touché, le soutien des autres est précieux ). Alors j’ai forcément envie de donner à mes filles ces liens si forts. Et puis heureusement, de ce côté là, Mister M. (Qui a 2 soeurs) est d’accord avec moi 😊

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  2. Tu vois, ce petit deuxième, je le veux pour ça!! C’est ma raison de ne pas abandonner… Je me rends compte aujourd’hui que je le fais presque plus pour Tess que pour nous! C’est inimaginable de ne pas lui offrir une fratrie… Au moins une oreille attentive, une épaule où se reposer, des bras pour la soutenir… autres que ceux de ses parents! Aujourd’hui, tu as mis des mots sur ce pourquoi je me bats avant mon désir d’être à nouveau maman 🙂

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  3. je me retrouve totalement dans ce que tu dis. pourtant comme je l’avais dis dans un de mes premiers articles, à la base je n’en voulais aucun. vraiment aucun. et puis des choses ont fait que…si je pouvais j’irai peut-être même jusqu’à 4 lol mais on s’arrêtera à 2. c’est la décision du papa et évidemment il a aussi son mot à dire…là où je suis contente avec ce deuxième c’est aussi les souvenirs, les causes communes. on ne sait pas si ils s’entendront bien mais j’aime cette idée. je n’ai pas du tout eu le sentiment d’en manquer en tant qu’enfant unique mais cette relation m’intrigue, j’ai hâte de voir.

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    1. Oh oui, quelle évolution dans ton parcours ! Jusqu’à 4, je n’imagine même pas 😅
      Et oui, c’est fascinant de découvrir la fratrie de nos enfants en pleine construction 😊

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  4. Je me retrouve beaucoup dans ta façon de voir la fratrie… Je suis moi-même fille unique et sans maman et je me sens parfois seule pour « affronter » le monde. Mon souhait est de construire une fratrie unie afin que mes enfants puissent former un tout uni pour continuer dans la vie avec ou sans nous.
    Mon mari ne comprend pas bien ce souhait de petit 3eme alors que le 2eme est encore jeune.
    Merci d’avoir mis des mots la dessus je lui ai fait suivre l’article 🙂

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  5. Je suis entièrement d’accord avec toi. Moi j’ai toujours voulu 1 enfant ou pas du tout même, mon mari au contraire aimerait une fratrie de 4. Les années ont passé et nous avons eu 1, puis 2 enfants, je pense qu’il y aura un 3e dans le futur, mais pas 4( là ça me fait trop peur). Comme toi je suis d’une fratrie de 2, et pour mes enfants je veux plus, je ne sais pas d’où me vient cette envie ni cette pensée.
    J’ai perdu ma maman il y a 2 ans, peu de temps après j’apprenais que j’étais enceinte. Si cela a été dur à digérer au début (hormones et deuil c’est un peu compliqué à gérer), j’en suis heureuse. Mes filles sont la vie qui continue, mes filles sont mon futur, elles sont une famille que nous construisons, elles sont l’espoir et le bonheur, elles sont ma dose d’amour.
    La vie est courte, profitons de vivre nos rêves. Bon courage pour ta maman. C’est une sale maladie avec des hauts et des bas, mais ce qui importe est de rester soudé. 😘

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  6. Merci pour le clin d’œil 🙂 Même si ma situation personnelle me fait souffrir, je continue de trouver le sujet passionnant, et ton article aussi. Pour répondre à la question que tu poses en fin d’article : non, moi je n’imagine pas la vie de mes enfants après moi. D’ailleurs je n’imagine pas non plus la vie de ma propre fratrie après mes parents… Je n’y ai jamais été contrainte jusqu’à maintenant, et je mesure ma chance ! Peut-être que le fait d’être nombreux me donne le sentiment que nous sommes invincibles… comme ce que tu recherches et projettes. Finalement, on se rejoint assez vite dans nos réflexions !

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    1. Je ne sais pas si le temps a fait son œuvre, de ton côté, du sien….Je sais combien ce sujet peut être douloureux et, tu le sais j’espère, je suis là pour en discuter si tu le souhaites ❤
      Et pour ton sentiment d’invincibilité, en effet, c’est exactement ça que je recherche !

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  7. Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir de ma fratrie, nous ne sommes pas toujours très proche, mais je veux croire que nous saurons nous soutenir le moment venu.
    Trois, c’est un minimum chez nous, que ce soit de mon côté ou de celui du Breton et je rêve déjà d’un petit quatrième 😘 (mais pas tout de suite, répartir dans les nuits hachés, c’est un peu rude 😅)

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  8. Je comprends très fort tes raisons, je crois que je sens même en moi ce que tu dit (moi qui ne voulais pas spécialement donner de frère ou sœur à ma fille). Mais chez moi ce sentiment est annihilé par le sens du réel : oui j’ai envie de ce bazar, de ce déséquilibre, de cette prolifération de liens, mais comment faire pour ne pas se perde complètement soi-même? Comment en profiter sans le subir… Je le savais, le deuxième m’a écrasé : de fatigue, de gestion, de charge mentale, du rôle de mère qui aspire. De bonheur aussi hein ; c’était un choix dure à faire pour moi, mais que j’ai fait en pleine conscience et avec lequel je suis en paix. Je sais que tout cela est passager, ce n’est qu’une période on me dit, mais moi je veux vivre toutes les périodes en étant à peu près heureuse dans la mesure du possible. Peut-être qu’un jour nous serons capable de faire un nouveau ce choix en pleine conscience. Mais je ne pense pas.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire si intime, si réfléchi. Je comprends complètement tes arguments et je pense que si notre Nymphette nous avait déséquilibré autant que son aînée avant elle, nous aurions également fait le choix de nous arrêter avant de nous perdre. Ce dualisme entre nos différents rôles de mère, de femme, etc…. est un sujet qui me questionne énormément et j’ai moi aussi cette peur viscérale de me perdre

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  9. J’ai cette même envie, besoin de famille nombreuse, pour à peu près les mêmes raisons.
    Je suis 2e d’une fratrie de 3 et mon mari a 7 frères et sœurs. Ce que je recherche, c’est de la joie, de la vie, de l’animation même si cela peut également être un joyeux bordel et qu’il faut sûrement concilier avec les besoins et tempéraments de chacun des membres de la famille. Je suis consciente que cela demande de l’organisation et que c’est tout une gestion. J’aimerais créer ce socle, notre pilier, notre famille toujours là les uns pour les autres en cas de besoin. Même si on ne peut éviter les disputes, querelles, bagarres, cris… ça fait partie du package. C’est un challenge qui m’attire. J’ai toujours rêvé de 4 enfants. Pour l’instant ils sont 2, et on souhaite avoir un 3e. Pour le 4e, on ne sait pas encore le temps nous le dira. Ce qui me fait hésiter pour le 4e c’est notre âge, je ne sais pas encore si je souhaite avoir des enfants après 35. et l’envie de voyager.

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  10. Je me retrouve beaucoup dans ton article. J’attends aussi mon troisième bébé. Et ce qui nous motive c’est de créer une fratrie avec ses petites joies du quotidien et ses grands bonheurs de la vie. Un challenge comme tu le dis si bien mais on l’aime notre joyeux bazar.

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  11. Je me retrouve beaucoup dans ton article. J’attends aussi mon troisième bébé. Nous avons cette envie de créer une fratrie avec ces petites joies du quotidien et ces grands bonheurs de la vie. Un challenge comme tu le dis mais on l’aime ce joyeux bazar.

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  12. Ici on en resta à deux et justement, ainée d’une fratrie de 6, cette dualité dont tu parles, moi me fait rêver 😉 . Avec un troisième, j’aurai peur de ce déséquilibre. Et je ne me sens pas la force pour un 3ème, et sans regrets et avec beaucoup moins d’hésitations maintenant que les enfants grandissent.
    Même si j’apprécie maintenant d’avoir autant de frères et soeurs, c’est vrai. Et ton dernier point me touche particulièrement. J’ai perdu mon frère d’un cancer cette année, ce frère avec qui j’avais 15 mois d’écart, ce frère avec qui j’avais un peu cette relation de dualité. Alors avoir d’autres frères et soeurs ne remplace pas cette absence mais nous partageons notre souffrance, nous nous comprenons et ça nous a rapprochés. Alors je me dis si ça arrivait à l’un de les enfants, il se retrouverait seul… Mais ceci dit je ne vais pas faire un 3eme juste pour cette raison là mais je comprends ton raisonnement.
    Pour finir, je pense que chacun.e à son nombre d’enfant idéal, et si le couple est en accord, ben c’est parfait 😉 .

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    1. Merci pour cette réflexion ! Et oui, j’ai cru comprendre à demi-mots sur IG votre récente perte…. j’en suis sincèrement très peinée pour vous, et j’imagine combien le soutien du reste de la fratrie a dû être précieux. ❤

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