Je couve, Je me questionne, Mum of two

Ce corps de femme enceinte que je n’aime plus

IMG_1978C’est très étrange : je n’aime pas mon bidon rond. Ou plutôt, pour être tout à fait honnête, je ne l’aime pas autant que les deux premières fois.

Ce regard sur son corps, qui peut tant varier selon son histoire et son état d’esprit immédiat, je l’ai déjà vécu. J’ai redécouvert sur des photos mon corps d’adolescente que j’avais eu tant de mal à apprivoiser à l’époque et qui, sur ces images déjà vieilles de quelques années, me semblait si parfait. Et à l’inverse, j’ai découvert ce sentiment d’être en accord avec mon corps moins parfait, une fois mieux installée dans ma vie.

Mais là, vraiment, je tombe des nues ! Je ne pensais pas qu’en si peu de temps (il y a moins de 5 ans entre ma première grossesse et celle-ci), ma vision pouvait autant évoluer….

Petite remarque avant d’aller plus loin : c’est clairement un article où je vais passer tout mon temps à me regarder le nombril, donc si ces questions d’image de soi ne sont pas ton trip, peut-être qu’il vaudrait mieux ne pas perdre ton temps avec cette lecture ! 😉

La première fois : entre inconfort et découverte

La toute première fois que je suis tombée enceinte, je nageais en plein inconnu. Hormis les symptômes les plus classiques, à savoir, les nausées matinales, je n’avais franchement pas beaucoup d’idées de ce qui m’attendait.

Du coup, j’ai mis presque deux mois à trouver le bon diagnostic pour mes douleurs gastriques aiguës. Deux mois à gonfler littéralement, à me plier en deux de douleurs au mouvement des ballonnements qui avaient, du jour au lendemain, investi mon intestin. Eh oui ! Pas de nausées, chez moi, cette première fois, mais un transit raaaaaalennnnnnnntiiiiiiiii. Et douloureux.

Physiquement, j’ai donc eu la joie de voir une superbe bouée s’installer sur mon ventre et me faire prendre plusieurs tours de taille en quelques jours. Dès les premières semaines.

Très gracieux. Et tellement pratique quand on ne veut pas ébruiter sa grossesse au boulot dès les premiers temps….

Autant dire que cette histoire de grossesse, c’était plutôt mal parti, entre mon corps et moi.

Puis le diabète gestationnel s’est invité à la fête. Je ne reviendrai pas sur ce traumatisme, que j’ai extrêmement mal vécu à l’époque (mais si ça vous intéresse, j’en parle ici !). En revanche, le régime diabétique m’a permis de voir littéralement fondre ma graisse superflue en quelques jours : après une semaine de régime, j’avais perdu plus de 5 kilos sur les 7 pris depuis le début de ma grossesse. De quoi pomper dans mes réserves !

Et effectivement, au fur et à mesure des trois longs mois qui ont suivi, j’ai vu à la fois mon ventre grossir et mes cuisses s’affiner : de quoi me donner un peu de baume au coeur et apprécier ce corps de femme enceinte si modifié.

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La deuxième fois : un bonheur assumé en rondeur

Pour ma deuxième grossesse, j’ai échappé aux ballonnements si douloureux, mais pas aux nausées. Ça m’a permis, malgré l’inconfort physique, de vivre un premier trimestre bien plus serein par rapport à mon image de moi. J’ai pu découvrir, pour la première fois, ce que ça faisait d’avoir un tout-petit ventre de femme tout juste enceinte. Et j’ai adoré. J’ai réalisé que le fait d’avoir zappé cette étape la fois précédente, m’avait beaucoup manqué et avait rendu l’acceptation de la suite des modifications de mon corps plus difficile à vivre.

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Pas de diabète gestationnel non plus, cette fois-ci, donc pas de régime militaire permettant de maintenir les chiffres de la balance sous contrôle : j’ai pris presque deux fois plus de poids que lors de ma première grossesse (en même temps, je n’avais pris que 6 kilos….!). Et à la fin, mon ventre était…. impressionnant !

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Du coup, j’ai connu l’ouverture douloureuse et constante de mes vergetures….

La troisième fois : la surprise, les nausées et la claque

Ma troisième grossesse a été synonyme de contrastes : entre joie et angoisse à l’idée de cette grossesse surprise, entre envie de le crier au monde entier et une légère honte de nous être laissés surprendre, à la fois trop longue lorsque l’annonce d’un petit coeur arrêté nous est tombée dessus et, évidemment, bien trop courte.

Mais surtout, cette grossesse a été terrible côté nausées : cette sensation d’avoir l’estomac au bord des lèvres en permanence, ces dégoûts si forts de certaines odeurs (impossible de partager le café du matin avec mes collègues !), ces insomnies à force de me réveiller pour courir jusqu’à la cuvette de WC (sans que rien ne sorte jamais et que je n’éprouve même pas le sentiment fugace de soulagement à avoir enfin l’estomac vide).

Bref, j’étais au top de ma forme ! Et seule la nourriture bien grasse et sucrée me donnait envie ! C’était vraiment terrible : je me serais nourrie de frites sauce BBQ tous les jours si j’avais pu !

Le verdict sur la balance a été fatal, et s’est immédiatement vu sur mon tour de taille.

Autant vous dire que ma période d’hibernation qui a suivi la fausse-couche n’a pas arrangé les choses et qu’à l’époque c’était bien la moindre de mes préoccupations….

La quatrième fois : la prudence qui ne s’assume pas

Et c’est donc avec autant de kilos en trop sur la balance qu’au 9ème mois de ma première grossesse que j’ai attaqué cette grossesse-là.

Autant dire que cette fois-ci non plus, je ne l’ai pas vu, le joli tout-petit bidon du début. Et je suis passé direct du mode « je m’habille avec des pulls amples pour tout cacher » au mode « en fait je suis enceinte de 2 mois et demi, mais on dirait que je suis à mon 6ème mois de grossesse ».

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Et je ne pensais pas que ça me gênerait. Je le sais, maintenant, moi qui avais si peur de me perdre dans l’aventure de la maternité, de perdre mon corps, que ce n’est pas le plus important. Que c’est cette vie que je couve et que je sens doucement s’éveiller à l’intérieur de moi, qui est le plus précieux, dans l’histoire.

Mais quand même, je ne l’aime pas, cette fois-ci, mon corps de femme enceinte. J’en viens presque à espérer être soumise au régime diabétique pour me faciliter la suite….

Et je réalise qu’apprivoiser son corps, c’est un défi chaque fois renouvelé.


Et pour vous, ça s’est passé comment ? Vous avez apprécié voir votre corps changé par la grossesse ? Vous vous êtes trouvée belle, enceinte ? A chaque fois ?

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18 réflexions au sujet de “Ce corps de femme enceinte que je n’aime plus”

  1. C’est vrai que la relation que nous pouvons avoir avec notre corps lorsqu’on est enceinte est très ambiguë. Pour ma part j’ai eu beaucoup de mal à voir mon corps changer au fil des mois enfin surtout les deux derniers mois où mon ventre à rapidement pris du volume. On m’a souvent dit qu’après plusieurs grossesses le corps « conserve » le physique pris lors des précédentes et du coup la femme voit son ventre prendre plus vite des rondeurs si je peux me permettre de le dire ainsi. De plus bébé prends plus d’aise dans la piscine olympique vu qu’il y a eu d’autres habitants auparavant. Mon amie qui attend bébé 3 à aussi un ventre plus visible alors qu’elle entame juste son 4ème mois de grossesse !.

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    1. Oui, c’est très ambigu, alors qu’on s’y attend, qu’on sait que c’est normal voire même qu’on l’espère, quand ça nous arrive, j’ai l’impression qu’on est nombreuses à avoir du mal à réajuster notre image réelle avec celle imaginée.
      Quant au fait que le corps se souvient, tu vois, entre ma première et ma deuxième grossesse, ça a été très différent. Et là encore, je ne me retrouve pas vraiment !

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  2. Oh que je comprends! Pour moi c’est le post partum qui me saoule.
    Tu fais bien d’exterioriser, c’est très sain et ça va te permettre de passer à autre chose (ou du moins de gérer ce sentiment).

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  3. Ça doit être l’effet FC parce que sans être enceinte, je suis un peu dans le même état d’esprit. Quand tu es enceinte juste assez longtemps pour détendre tes abdos durement reconstruits à la kine hypopressive, te laisser une bouée et quelques kilos en plus, c’est difficile d’envisager repartir de ce point… Je me suis retrouvée à deux petits kilos de mon poids à terme pour la grenouille, et ça ne veut pas redescendre (quoi que le mauvais temps a l’avantage de repousser les aperos, on peut toujours espérer !)
    Bref, je ne peux que te dire ce que je me dis pour m’encourager: c’est la dernière fois ! On aura toute la vie pour se refaire après 😘

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    1. Oui, tu as raison, je pense que la fausse-couche joue énormément, au moins sur l’état du corps au départ (et aussi l’état d’esprit, évidemment).
      Mais j’adore ta philosophie : on aura toute la vie pour se refaire après !! 🙂

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  4. Pas facile ce corps qui change. Ma première grossesse se résume par angoisse, stress et nausées et vomissements presque durant 9 mois. Pour ma 2e grossesse cela a été surtout la fatigue immense et mon ventre tellement énorme qui m’a gêné (tellement énorme que j’avais peur qu’il explose). Et pourtant les 2 fois j’ai aimé mon corps de femme enceinte. Je suis quelqu’un de pas très grande et toute fine, la grossesse me permet d’avoir quelques formes, de prendre du poids et me sentir bien dans m peau (même si j’avoue être bien contente de « retrouver »mon corps ensuite). C’est ambivalent et paradoxal, mais le fait de porter la vie et de pouvoir ressentir toutes ces sensations si particulières que cela me fait oublier le reste.

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    1. Moi j’ai du mal à m’habituer à ces rondeurs qui ne me sont pas si naturelles : j’ai l’impression que mon cerveau adapte moins vite que mon corps ! 😉
      Quant à la magie de porter la vie, je l’ai éprouvé très très fort la première fois, mais là, c’est un sentiment secondaire, masqué par l’anxiété et la course du quotidien….

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  5. Je ne suis pas encore maman et ne suis enceinte mais des copines l’ont été et j’ai vu mon corps changer en devenant femme… Et j’ai mis du temps à l’apprivoiser, à me l’approprier… je n’aime pas vraiment les changements alors un petit ventre de 3 mois ça passer mais au delà, je me demande comment je vais le vivre !

    Chaque grossesse est différente 🙂

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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    1. Oui, tu as raison de faire ce parallèle : c’est comme une adolescence en mode accéléré ! L’avantage c’est que, a priori, ça ne reste pas ! 😉
      Mais en effet, c’est le même genre d’ajustement qu’il faut faire entre corps et mental, et c’est un exercice pas facile. Tu verras quand tu y seras confrontée : si ça se trouve, tu vas adorer ça ?!

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  6. Je n’ai eu qu’une grossesse et vue mon gabarit autant te dire que c’est au bout de 6/7 mois que j’ai eu un VRAI ventre de femme enceinte. J’ai beaucoup apprécié ce changement car je savais que c’était l’unique fois que je porterai la vie, j’avais une gynécologue assez stricte sur le poids et j’ai pris 12 kgs (j’ai accouché à 38 SA) mais que dans le ventre et j’avoue que j’ai été frustrée de le perdre si vite après avoir accouché ! Même si j’ai eu une grossesse de rêve (aucun symptôme à part alité à 35 SA) un accouchement express parfait je crois que si je tombais enceinte maintenant j’aurai un peu de mal à appréhender à nouveau ses changements … tant je suis contente que tout soit remis en place comme avant !

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    1. Ah ça aurait été mon rêve : une grossesse discrète, un secret à garder juste pour moi pendant 6 mois…. Mais mon corps en avait décidé autrement ! Ahah !
      Par contre, j’ai mis hyper longtemps à reperdre mon ventre post partum à chaque fois (et je ne fais pas d’illusion non plus cette fois-ci, surtout avec la base d’où je suis partie !), et ça c’est rude !

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  7. Moi j’ai préféré mon corps de femme enceinte que mon corps de femme normal (malgré les désagréments comme les nausées etc.). Enceinte, je suis une femme avec un corps de femme enceinte, c’est-à-dire dire un gros ventre et des seins plus gros que d’habitude. Pas enceinte, je suis une femme avec ses défauts physiques, petits et grands : je suis trop grande, trop poilue, trop massive, trop ceci, pas assez cela. Ma grossesse me fait oublier tout ça.

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    1. C’est vrai que l’avantage de ce corps de femme enceinte qui paraît si démesuré, c’est que le reste passe vraiment inaperçu ! Typiquement, j’étais hyper à l’aise en legging moulant, tellement mes cuisses paraissaient fines à côté de mon ventre de baleine ! Ahah !

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  8. Ça a sans doute à voir avec mon rapport au corps, qui n’est pas si simple, mais je déteste voir mon corps changer pendant la grossesse… Pourtant je trouve les femmes enceintes très belles, mais je n’aime pas du tout ça « sur moi ». Je m’étais dit que ce serait peut-être différent avec une deuxième grossesse, mais les mêmes complexes reviennent (alors que je crois que la courbe de ma prise de poids est grosso modo la même)…
    Je trouve ça intéressant de voir que tu as vécu ça différemment à chaque grossesse (et ça prouve bien qu’on accepte pas forcément mieux avec le temps!)

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    1. Moi aussi, ça a été une grande surprise de découvrir que je n’aimais pas ça chez moi. Comme toi, je trouve les autres femmes enceintes très belles, mais sur moi, ça me fait juste…. bizarre, en fait ! Et même si c’est différent, ça me l’a finalement fait à chaque fois !

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  9. Pour ma première grossesse, ayant peu de symptômes, j’étais tellement impatiente d’avoir un beau bidon 😍, ce fut probablement ma grossesse la plus epanouissante. La deuxième fut sur le même modèle.
    Je compatis pour ta troisième grossesse, j’ai eu les même symptômes, au point de croire mordicus que j’attendais une fille (spoiler alerte, nope), il semblerait que les grossesses avec deux enfants soit un sport à part entière 😥

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    1. Ahah ! Je ne sais pas si on va pouvoir concourir aux JO avec ce sport un peu…. particulier ! 😉
      Mais côté physique, pour l’instant, cette troisième grossesse est moins éprouvette que la deuxième : comme quoi, ce sont plutôt les symptômes intrinsèques qui jouent chez moi que le nombre d’enfants en bas âge à veiller ! 😉

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