Avec bébé, Je couve, Mum of two

A la maternité

Ah ! Le séjour à la maternité, le fameux ! Encore une parenthèse hors du temps, qui paraît tellement intense sur le moment, et qui finalement, avec le recul, passe bien vite.

Ces trois petits jours que nous avons passé à la maternité, Nymphette et moi, me laissent un souvenir flou de joie et de peur mêlées, d’émotions fortes, d’une rare intensité. En y repensant, près de 4 mois plus tard, je me revois nager dans une béatitude complètement irréelle, entre grande fatigue, douleurs sourdes et shoots d’hormones.

Le premier jour : à nous quatre

Après les petits malheurs subits juste à la naissance, on laisse enfin ma Nymphette tranquille et elle finit par s’apaiser contre moi. Nous restons plusieurs heures en salle de naissance, dans l’attente qu’une chambre se libère. Mister F. et moi nous remettons doucement de nos émotions, tout en nous faisant harceler par les messages de plus en plus pressants de mon irrattrapable papa.

Ou le grand désavantage de faire garder l’aîné par la famille.

Bref, une fois enfin installés dans la chambre, Mister F. appelle mes parents pour leur donner les détails croustillants. Faut dire que, si nous les avons bien évidemment rassurés depuis plusieurs heures sur mon état de santé et celui de notre bébé tout neuf, ils trépignent à ne pas encore savoir le sexe ni le prénom…! 😉

Pendant que Mister F. passe les coups de fil de rigueur, je me retrouve avec ma Nymphette jolie au calme dans la chambre. Elle dort paisiblement à mes côtés (enfin !) et moi, je me sens étonnamment en forme. D’ailleurs, bien vite, je me lève et réussis à prendre une douche : quel bonheur de me sentir si légère ! Je réalise véritablement comme mon corps a souffert de ces derniers jours de grossesse.

Je me sens heureuse et sûre de moi, avec mon adorable petit nourrisson. C’est comme si je retrouvais instantanément les réflexes acquis un peu plus de deux ans plus tôt, avec Poupette.

Et puis arrive le plus beau moment, celui que mon coeur de maman attendait avec le plus d’impatience : la rencontre entre Poupette et Nymphette. Et je n’ai pas été déçue !

Ça me tenait beaucoup à coeur que Poupette rencontre sa petite soeur uniquement entourée de son papa et de sa maman. Ma maman, toujours aussi formidable et compréhensive dans les moments cruciaux, réussit de justesse à retenir mon père, qui en bon papy gaga voulait déjà serrer son nouveau petit trésor dans ses bras.

Mister F. va donc chercher Poupette dans le couloir et lui explique qu’elle a eu une petite soeur. Et là, ma Poupette fond en larmes : « Mais je voulais un petit frèèèèèèèèèèèèère ! » Je tombe des nues étant donné qu’elle m’a répété toute ma grossesse que MiniChou serait une fille. Heureusement, elle se calme bien vite et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles qu’elle s’approche de moi et vient découvrir ce petit bébé pendu à mon sein.

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Mister F. va enfin chercher mes parents qui trépignent dans le couloir, et moi, je profite de cette agitation pour offrir à ma Poupette sa première valisette de cadeaux. Elle est ravie de ses petites surprises et nous passons le reste de la visite à jouer aux petits jeux et à lire les livres que j’ai choisis pour elle.

En fin d’après-midi, tout ce beau monde me laisse seule en tête à tête avec ma Nymphette qui n’a pas bronché de la journée, bercée qu’elle était par l’agitation joyeuse tout autour d’elle. Moi, je me sens heureuse, pleine d’énergie, et rassurée pour ma grande fille.

Lorsque la nuit commence à tomber, Nymphette s’agite et ne s’apaise plus, même après les tétées. Je la berce alors debout, longtemps mais sereinement, avant de m’endormir à mon tour. Mais, mauvaise surprise, à cause de cette histoire de fissuration de la poche des eaux (encore une fois !), la sage-femme de nuit vient prendre mon bébé pour lui faire une prise de sang. Quand je m’étonne de l’heure tardive à laquelle elle passe, elle m’explique que le protocole exige que trois prises de sang soient faites pendant les 24 premières heures de vie du bébé, à des horaires bien précis, et que, manque de bol, les prises de sang de Nymphette tombent à 23h et 5h du matin.

Je suis un peu énervée qu’on ne m’ait pas expliqué ce protocole plus tôt, et je lui explique que l’endormissement de Nymphette a été très long et que je ne suis franchement pas ravie qu’ils la réveillent. La sage-femme, pleine de compréhension, me propose de la garder pendant quelques heures à la nurserie : cela me permet de me reposer sereinement jusqu’à la tétée suivante.

Le deuxième jour : le début des angoisses

La nuit n’a pas été trop rude, mais je commence malgré tout à redescendre de mon petit nuage. Les douleurs de l’accouchement se réveillent, et les fameuses tranchées, ces contractions post accouchement qui permettent à l’utérus de reprendre une taille normale, sont de plus en plus douloureuses. Je me sens lourde, fatiguée et bien moins sereine que la veille.

Côté allaitement, toujours pas de signe de ma montée de lait. Je ne suis pas trop étonnée puisque pour Poupette, j’avais dû attendre 4 jours. J’espère que ma Nymphette ne va pas trop perdre de poids et s’épuiser au sein. Moi, je me suis armée pour que les douleurs des premiers jours ne soient pas trop insupportables….

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Lorsque Mister F. me rejoint, nous allons à la nurserie pour donner son premier bain à Nymphette. Je suis toute émue de le voir si à l’aise, si sûr de lui avec son nouveau petit bébé ! Moi, j’ai perdu mon aisance de la veille, et je me sens maladroite comme pour mes débuts avec Poupette.

Nous profitons de la fin de la matinée pour découvrir doucement notre petit bébé. Puis, en début d’après-midi, c’est sieste pour tout le monde : j’ai beaucoup apprécié ce temps de repos respecté par le personnel de la maternité, qui s’organise pour ne faire aucun passage, aucun soin ou acte entre midi et 15h.

Puis arrive le moment des visites ! Je profite de ma forme relative pour sortir faire quelques pas dans le parc de l’hôpital : Poupette est dans une forme olympique et se réjouit de jouer avec moi dehors. Mais bien vite, la fatigue me rattrape, et nous remontons à la chambre. Mister F. propose alors à Poupette de tenir sa petite soeur dans les bras : elle en est ravie et elle s’applique. Son sourire lui grimpe jusqu’aux oreilles. De mon côté, je sens mon coeur de maman sur le point d’exploser devant ce premier câlin entre soeurs.

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En fin de journée, je me sens soudainement accablée par une grande fatigue. Comme la veille, Mister F. repart avec Poupette et mes parents, mais moi, je ne me sens pas de gérer Nymphette toute seule. Elle pleure, je panique à l’idée de ne pas réussir à la calmer, je fatigue de devoir la bercer ou lui donner la tétée. Bref, je me sens un peu perdue.

Et à tout ça, s’ajoute un sentiment très étrange, une impression de déjà vu. Il faut dire que nos filles se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Moi qui espérais un petit garçon ou une petite fille très différente de sa grande soeur, physiquement, je me sens un peu frustrée, et j’ai l’impression de revivre en tout point mon séjour à la maternité de l’été 2014. Les souvenirs et les sensations s’embrouillent dans ma tête, et je me sens toute perdue.

Le troisième jour : on profite !

Cette seconde nuit que je craignais énormément ne s’est finalement pas si mal passée. Au matin, mes sentiments un peu sombres se sont atténués et l’arrivée de Mister F. me permet de prendre un peu de temps pour moi. Une fois douchée, je me sens bien plus positive.

Grâce à notre groupe WhatsApp, je sais que 4 de mes copines de cours de sophro ont accouché dans les jours ou les heures précédents, et en plus, on est toutes au même étage ! Du coup, j’en profite pour faire la tournée des popotes et aller découvrir les nouveaux petits bébés des copines : c’est vraiment émouvant de découvrir ces petits êtres qui, avant même leur naissance, nous ont rapprochées et nous ont fait vivre un bout de chemin ensemble.

La veille, la puéricultrice qui s’occupe de Nymphette a proposé à Poupette de revenir avec une petite poupée, lors de sa visite. A son arrivée, elle lui donne tout le matériel pour s’occuper de sa poupée : un petit biberon et des couches taille préma. Poupette est ravie de ces gentilles attentions, et moi je fonds devant tant de prévenance.

On passe encore un moment magique, tous les quatre. Poupette profite pleinement des petits jeux que je lui ai préparé : elle est souriante, tendre avec moi et pleine de vie. De mon côté, je reprends doucement confiance en moi.

Prêtes pour le retour à la maison

Au matin du 4ème jour, nous voilà fin prêtes à rentrer à la maison, Nymphette et moi. Malheureusement, une pesée un peu douteuse met un frein à mon élan…. Pendant une bonne partie de la matinée, notre sortie de la maternité est remise en question. Ça me déstabilise beaucoup, surtout qu’on reste un bon moment dans l’incertitude. Moi qui me sentais déjà nostalgique de quitter le petit cocon rassurant de la maternité, je réalise que je suis finalement bien motivée pour rentrer chez moi !

Ma super puéricultrice me propose alors de repeser Nymphette juste après une grosse tétée : ça y est, le bon de sortie est gagné ! Cette merveilleuse parenthèse de tête à tête avec ma Nymphette prend fin et nous rentrons à la maison, beau symbole, le jour de la fête des mères.

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25 réflexions au sujet de “A la maternité”

  1. Je suis toujours surprise par cette autorisation de sortie corrélé au poids … c’est tellement aléatoire. Et le flou de sortie doit être un passage obligé du monde hospitalier, on a eu le cas à chaque hospitalisation des garçons 😥
    Tu as eu l’air de bien profiter de ton séjour, c’est chouette 😁

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    1. Oui, c’est bien souvent le flou qui règne…. Surtout pour des bébés comme les miens : assez gros pour que la perte de poids ne soit pas importante, allaités mais sans montée de lait à la maternité. Bref, je les cumule ! 😉
      Mais hormis ce flou de fin de parcours, oui, j’ai vraiment bien profité de mon séjour à la maternité 🙂

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  2. tu décris super bien ton séjour, avec ses hauts et ses bas, mais c’est précieux, et je te trouve plutot sereine quand même. C’est un moment tellement particulier le temps à la maternité, tu me replonge dans des sensations… Même si j’ai l’impression d’avoir très peu de souvenirs de mon séjour à la maternité pour la deuxième, j’en ai bien plus pour mon aîné !

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    1. C’est exactement ça : un moment à part, hors du temps, tout à fait particulier, et donc si précieux. Ce sont des sensations assez uniques, quand même, que ces tout-premiers jours de découverte avec notre petit bébé !

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  3. Que d’émotions !!! Ce sentiment de plénitude mélé à la grande fatigue, du bonheur en grande quantité et des angoisses et puis sans oublier les hormones, tu as bien résumé le séjour à la maternité.
    Tu avais l’air sereine. C’est vraiment chouette. C’est peut-être l’effet deuxième bébé. C’est rassurant.
    Et puis pour le protocole infectieux, C’est vraiment dommage que l’équipe ne t’ai pas prévenue. On est mieux préparé et on comprend mieux ce qui se passe quand on sait comme ça se passe et ce que l’on fait à notre enfant.

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    1. C’est tout à fait ça : une déferlante d’émotions, toutes plus intenses et contradictoires les unes que les autres !
      Mais oui, globalement, je me suis sentie très sereine. 🙂
      Quant au protocole infectieux, c’est clair que je l’aurais mieux vécu si on me l’avait expliqué.

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    1. J’avoue que, autant pour l’accouchement en lui-même, j’ai été un peu déçue, autant pour le séjour, je n’ai pas eu à me plaindre : c’était parfait !
      Finalement, un peu l’inverse de toi, non ? Il me semble que pour ton accouchement, l’équipe était top ?

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    1. Merci ! 🙂
      J’avoue qu’en me replongeant dans ces photos pour illustrer l’article, je me suis surprise à être si submergée par toutes ces émotions contradictoires des tout-débuts. En tout cas, j’en garde un souvenir sûrement idéalisé, mais merveilleux.
      Et oui, l’équipe était vraiment top !

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  4. Encore quelques points communs, dont les heures de début passées sur ma table d’accouchement, pour Bouclette…Ma montée de lait s’était aussi fait plus vite pour ce 2ème bébé, et les tranchées, on me l’avait dit mais c’est clair qu’elles sont bien plus fortes pour un 2ème! Pour ma part j’avais quelques courbatures dues à autant de temps sur la table d’accouchement, mais n’ayant pas eu de péri, j’avais récupéré beaucoup plus vite et au bout de 24h je me sentais normale. Ces quelques jours en mater sont bizarres, entre temps seule avec bébé et toutes ces visites incessantes…mais c’est un bon sas de décompression avant de retourner à la maison. Comme une petite pause! C’est fou comme on s’adapte plus vite…Et surtout, comme on trouve le nouveau bébé léger à ce moment là! Et puis, la rencontre avec l’aîné, quelle émotion!

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    1. Oh ben oui, encore des points communs ! Décidément !
      Et c’est exactement ça : ce séjour à la maternité, c’est une parenthèse avant la folie de la vraie vie, une petite pause entre fin de grossesse souvent intense et nouvelle vie à 4 parfois bien trop dense 😉

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  5. Ça paraît si loin hein ? Trop émouvant les deux soeurs. Toi aussi elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau ? A la maternité je n’arrivais pas à appeler M. par son prénom… et plus ça va, pire c’est. Chaque mois on compare les photos et chaque mois on se dit que c’est juste fou : des jumeaux. Incroyable.

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      1. Ça te travaille ? Dans quel sens ?
        Je trouve ça fou et rigolo, mais je crois qu’au contraire ça me plaît bien. Sûrement parce que je vois bien qu’il n’ont pas le même caractère et que leurs ressemblances s’arrêtent au physique (MON DIEU. HEUREUSEMENT. Je n’aurais pas survécu sinon).

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  6. J’ai versé ma petite larme au boulot en lisant les passages « entre soeurs »… faut dire qu’en ce début de 8e mois, je me projette de plus en plus et j’ai les émotions à fleur de peau. Ton témoignage me rassure sur les débuts de la vie à 4, sur ma capacité à être maman de 2. 🙂

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    1. Comme je te comprends ! C’est l’une des angoisses qui a le plus marquée ma seconde grossesse : comment vais-je réussir à être maman de 2 ? Et pourtant, avec les quelques mois de reculs, je peux te dire que ça m’est venu naturellement, tranquillement.
      Le temps à la maternité juste avec ma petite Nymphette m’a fait du bien : j’ai trouvé que c’était une étape nécessaire. Et en amont, j’ai également passé beaucoup de temps à profiter de ma Poupette et à lui prévoir ses premiers jours en tant que grande soeur.
      Bref, fais-toi confiance, fais confiante à ton grand et vous trouverez tous votre place dans cette nouvelle vie à 4 ❤

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  7. Moi aussi j’avais un papa irrattrapable! Il nous a tellement harcelé le temps de la césarienne et de la salle de réveil qu’on avait plus de batterie à peine après quelques minutes en salle de réveil. Du coup, on a très peu de photos… Grrr lol
    Sinon, ton séjour ressemble relativement au mien pour Tess bien que je te sente un peu plus apaisée que moi. Peut-être l’effet deuxième? En tous cas, je fond devant les premiers liens entre tes 2 puces!! Je me posais une question, tu n’as eu que très peu de visite, non? Du coup ça a contribué à un séjour plus serein?

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    1. Ahah ! Ça me rassure que mon papa ne soit pas le seul excité du genre ! 😉
      Et oui, en effet, j’étais bien plus sereine cette fois-ci que la première fois : on retrouve ses marques, on se souvient, et ça fait du bien.
      Tu as raison, je n’en ai pas parlé dans l’article mais, comme la première fois, nous avons limité au minimum les visites à la maternité : uniquement mes parents (mes beaux-parents sont venus quelques jours plus tard nous voir à la maison (et, hasard des choses, on avait fait l’inverse pour la naissance de Poupette)), et une amie qui est passé le second jour. Mais au soir de ce deuxième, j’ai regretté la visite, qui finalement m’avait beaucoup épuisée. C’est clair qu’on est bien plus serein, sans avoir de visite à gérer !

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  8. Je découvre ton blog, après avoir lu tes articles sur DMT. Tes récits de voyage avec des bébés m’intéressent tout particulièrement ! Je recherche des astuces pour gérer les trajets 🙂
    Et en lisant des articles plus anciens, je me rends compte qu’on aurait pu se croiser : j’ai accouché dans la même maternité que toi, moins d’une semaine après (déclenchée 3 jours apres le terme 🙂
    Le monde est petit !

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      1. C’est rigolo n’est ce pas ?
        On se fait des petits voyages en France quasiment depuis le début, et on s’est décidé pour la Martinique à Noël prochain (oui oui je m’inspire des chroniqueuses 😉 Elle aura 18 mois. Ca laisse le temps d’y penser !

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