Je me questionne, Nous les femmes !, Un peu de moi

Hep ! Mad’moizelle !

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Crédit photo : Denis Boquet

Ben voilà, ça m’est arrivé.

Encore.

Ça faisait longtemps ! Plusieurs années, au moins.

Depuis qu’on a déménagé dans cette ville tranquille de la petite couronne, il y a 4 ans, je n’avais pas été embêtée.

C’était en mai dernier. Un mardi midi, en sortant du boulot, en plein milieu de la journée.
Je me suis retrouvée sur une placette, devant des ouvriers du bâtiment qui faisait leur pause repas. J’allais chercher ma fille à la crèche, de l’autre côté du pâté de maison. J’étais heureuse, il faisait beau et chaud, et je profitais de cette journée de boulot raccourcie, légère et ravie de partir en vadrouille pour le long week-end.

Et là, en passant devant eux, trois mecs en marcel blanc dégueulasse, sandwich à la main, ont commencé à vouloir attirer mon attention. Au début, je les ai juste entendu parlé de moi.
Enfin, je me suis doutée que ces rires gras devaient me concerner. Mais je n’y ai pas fait attention, et j’ai continué mon chemin.

Puis ils ont élevé la voix, histoire d’être sûrs que je les remarque.
Ah ben ouais, c’est pas drôle, sinon.

J’ai continué, sans prendre le temps de leur jeter un regard condescendant.
Et ça, ça les a drôlement énervé.

Du coup, les insultes ont fusé.
Ben oui, quoi, j’étais une salope, de les allumer comme ça !

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Juste comme ça, pour illustrer, voilà comment j’étais habillée ce jour-là : un vrai look de salope !

Voilà, c’était dans mon quartier, en sortant du boulot, à deux pas de chez moi et à trois de la crèche de Poupette.

Ça s’appelle du harcèlement de rue. Et c’est tristement bien trop courant.

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Crédit photo : Denis Bocquet

Alors oui, c’est courant. Et je suis persuadée que toutes celles qui me lisent ont déjà vécu des situations similaires. Mais comment y échapper ? On ne va rester enfermée chez soi ? On ne va pas s’arrêter de vivre, de sortir, de s’habiller comme on le souhaite sous prétexte que quelques mâles se croient tout permis ?

Surtout qu’en l’occurrence, ma tenue vestimentaire ou mon attitude n’avaient rien à voir dans l’histoire. Ils avaient juste envie d’une distraction pendant leur pause déjeuner, et je suis passée dans leur champ de vision à ce moment-là.

Ce genre de situations, j’ai appris très tôt à faire avec. Dès l’âge de douze ou treize ans, lorsque j’ai commencé à aller en transports en commun au collège et à mes différentes activités, j’ai été interpellée, de manière plus ou moins agressive. Très tôt, j’ai appris à me protéger, à ne pas en être affectée, à faire comme si de rien n’était.

La plupart du temps, ça s’arrêtait à ça : deux ou trois phrases lancées un peu fort sur mon physique ou ma tenue.
Parfois un sourire ou une réponse brève suffisaient à désamorcer la pression. D’autres fois, ça allait jusqu’aux insultes.

Et puis quelques fois, ça allait plus loin. Jusqu’à faire monter la peur en moi, jusqu’à m’obliger à me mettre dans une attitude de défense : chercher les sorties les plus proches, vérifier la présence d’autres passagers dans le wagon avant d’y monter, passer (ou faire semblant de passer) un coup de fil en parlant très fort.

Bref, j’ai tout un tas de stratégies minimes, qui me protègent et me rassurent dans ce genre de situations agressives et stressantes.

Mais cette fois-là, ça m’a vraiment prise au dépourvu. J’allais chercher ma fille, bon dieu, MA FILLE !! C’est son quartier, celui où elle a fait ses premiers pas et celui où elle fera sûrement ses premières rencontres amoureuses !

Comment est-ce que je peux espérer protéger ma fille de ce monde-là ? Ai-je vraiment envie que, comme moi, elle traîne partout avec elle, bien précieusement nichées au fond de sa besace, toutes ces stratégies pour se protéger des hommes, dans la rue ?

Franchement, je suis persuadée que lorsque j’ai disparu au coin de la rue, ces trois gars m’avaient déjà oubliée.
Mais moi, depuis, je ressasse. J’ai peur pour ma fille, pour son avenir.

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Crédit photo : Steven Depolo

Ma petite anecdote n’est rien par rapport à celles rapportées régulièrement dans le Projet Crocodiles : je vous conseille d’aller y jeter un coup d’oeil…

38 réflexions au sujet de “Hep ! Mad’moizelle !”

  1. Le comportement des hommes est parfois consternant et j’ai bien sûr moi aussi été confrontée à cela, même en étant enceinte de mon premier bébé, enceinte quoi ?! N’ont-ils pas mieux à faire ?? Je comprends ton inquiétude concernant ta fille. Malheureusement je crois qu’elle va devoir grandir dans un monde plus ou moins hostile et je pense que c’est à toi de l’aider à grandir avec les bons outils et les bonnes réactions. Je ressentirais la même chose à ta place. Etant maman d’un petit garçon, je veux vraiment lui apprendre le respect d’autrui et le respect des femmes…

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    1. Oui, bien sûr que je vais lui transmettre « les bons outils et les bonnes réactions », comme tu dis. Mais je trouve juste cela vraiment désolant !
      Et c’est vrai que j’en viens à m’imaginer que c’est plus facile de protéger son fils que sa fille de ce genre de situations…. C’est triste, non ?

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      1. C’est très triste en effet, les femmes ont encore, malheureusement, à hausser le ton pour se faire respecter. J’ai des craintes également pour mon fils, ce sont d’autres craintes mais même en tant que petit garçon j’aimerais le préserver de certains dangers. Je comprends néanmoins parfaitement tes peurs concernant ta Poupette, ce n’est pas simple.

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        1. Oui oui, j’imagine bien qu’il y a de nombreux sujets d’inquiétude aussi pour les petits garçons, qui doivent d’ailleurs pas être si éloignés que les miens. Je ne voulais pas être rude dans ma réponse : j’espère que tu ne l’as pas mal pris ?

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          1. Oh non en aucun cas 🙂 ne t’inquiète pas ! Je voulais juste dire qu’en tant que maman je comprends tes craintes. Que ce soit pour une fille ou pour un garçon on souhaite que nos enfants grandissent sainement ! En l’occurrence dans ton article tu parles des femmes et ta petite fille est une femme en devenir. Je ne tolererai jamais un comportement pareil de la part d’un homme ! Cela me rend furieuse !

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  2. Oui… ça ne t’étonnera pas de savoir que je l’ai vécu aussi, bien entendu. Et que ça me révolte tout pareil. C’est tellement moche de se sentir salie et/ou en danger. J’ai détesté les transports parisiens où ces situations arrivent si vite. C’est quand même incroyable de flipper dès que quelqu’un bouge… J’ai beau chercher, je ne comprends pas ces attitudes, et je ne peux qu’espérer que ça change très vite. Pour nos filles. Mais pas que. Pour nos fils aussi !
    Bien sûr, il faut éduquer les plus jeunes, sensibiliser sans relâche. Et pour les moins jeunes, on fait quoi ? Parfois ce genre d’abus me met hors de moi et je me dis qu’il faudrait punir, verbaliser, trouver des solutions pour ne pas laisser passer ça. Mais quand les députés eux-mêmes ne sont pas conscients du problème, on est encore loin… Qui c’est, déjà, cette dame qui trouvait plutôt sympa de se faire siffler dans la rue, lors du dernier débat politique sur le sujet ?
    Tu connais le Projet Crocodiles ? Ils ont créé un tumblr criant de vérité et qui me retourne les tripes à chaque fois que j’y jette un œil. J’espère tellement que leur démarche va aboutir, et vite !

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    1. Oui, j’avais vu passer ce tumblr il y a déjà quelques temps. Par contre, je crois qu’à l’époque ils avait des soucis parce que leur site ne fonctionnait pas bien. Mais j’y suis retournée suite à ton message, et je m’empresse de rajouter un lien dans cet article, histoire de diffuser un peu plus largement ce projet.
      Merci de ton message, Swixou.

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  3. Rhoolala c’est grave quand même ! Ils n’ont même pas honte de faire ça au boulot… je comprends que tu sois si déstabilisée que ça t’arrive dans ton cocon là où tu es sensée être le plus en sécurité. Même avec ma grande gueule, je n’oserais pas la ramener dans ces conditions. C’est vraiment le genre de situation où on peut difficilement changer quelque chose à part miser tout sur l’éducation de la prochaine génération.
    J’espère en tout cas que c’était un évènement isolé et que tu pourras être sereine quand ce sera au tour de Poupette de se balader dans vos rues 😉
    De mon côté ça fait assez longtemps que je ne me suis pas fait embêtée et j’avoue que c’est super agréable. Pourvu que ça durer !

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    1. Oui, c’est ça : on se sent vraiment impuissant. Même si on leur répond, hormis se mettre plus en danger, qu’est-ce que ça va changer ? Est-ce que ça va vraiment les faire évoluer, se questionner ? Tant qu’on continuera à vivre dans cette culture de viol, je ne vois pas bien ce qui est possible de faire à l’échelle individuelle.
      Bref, on verra pour Poupette, mais une chose est sûre : je n’ai pas fini de me faire du soucis pour elle !

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      1. Je trouve que répondre remet un rapport plus sain, parce qu’exactement ils comptent sur le fait qu’on subisse sans rien dire. Je le fais systématiquement si je suis dans un endroit frequenté mais comme je disais c’est plus risqué à faire près de chez toi avec des gens que tu risques de recroiser…

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  4. Malheureusement nous vivons toutes ce genre de situation. Comportements complétements immatures. Des fois ce n’est pas facile de passer sans rien dire. Je suis devenue comme toi, je préfère avoir du monde autour de moi. C’est dans le train que cela m’arrive le plus souvent, sauf que là le « bonhomme » a joint les mains à la parole, ce qui lui a valu une bonne baffe et un « grand » monsieur (que j’ai été très heureuse de trouver sur mon chemin » l’a viré de sa place pour qu’il me laisse tranquille. Et c’est là que tu te dis : « dans quel monde va grandir ma fille? », « comment la protéger des ses « abrutis » », malheureusement c’est difficile d’y répondre 😦

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    1. Oh ma pauvre….! Et oui, en prenant le RER tous les jours, tu dois en vivre, des situations comme ça !
      Je n’ai pas bien compris : c’est toi qui a donné la bonne baffe ou l’homme qui est venu s’interposer ?

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      1. Par réflexe je lui en ai collé une et le monsieur l’a attrapé pour le virer de sa place à coté de moi. ça m’est arrivé dans le TER, train de banlieue bcp plus sympa que le RER. Mais je prends aussi le RER et bizarrement il ne m’est jamais rien arrivé dedans. Hé bien maintenant je fais attention à qui j’ai a coté de moi. Comme le dit Pititefleur j’ai, quelques fois, des moments de stresse instantané.

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        1. Wouahou ! Joli réflexe ! Moi, la seule fois que ça m’est arrivé, j’étais tellement choquée que je n’ai pas osé moufter : je me suis sentie honteuse, alors que le bonhomme, dont j’ai croisé le regard n’avait pas l’air d’être plus gêné que ça que je l’aie pris en flagrant délit.
          Bref, j’ai encore du chemin à parcourir….!

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  5. Je connais le harcèlement de rue et je sais que ma soeur y est souvent confrontée, mais moi, je n’en ai pas souvenir …
    Soit j’ai beaucoup de chance, soit je crois surtout que je suis trop dans la lune pour me rendre compte de ça ou pour m’en formaliser ^^. Par contre, je suis une flipette des coins isolés et des retours de nuit, j’ai toujours peur de faire de mauvaises rencontres, alors que ça ne m’est jamais arrivé !!! Ça montre aussi à quelle point ce genre de « pression » est assimilée et intériorisée :-s
    J’espère réussir à éduquer mes garçons de manière à en faire des hommes respectueux et si j’ai des filles un jour de manière à ce qu’elles puissent être elle-même sans se sentir jugée et/ou harcelée … ‘-_-

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    1. Oui, c’est vrai : parfois, comme dans ton cas, même lorsqu’il ne nous est rien arrivé, on porte en soi cette pression et cette angoisse diffuse. Mais tant mieux si tu n’y a jamais été confrontée directement !
      Et je suis sûre qu’avec une telle sensibilité, tu réussiras à faire passer le message à tes fils.

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  6. Je suis un gênée en fait parce que je ne suis pas très à l’aise avec ce thème… Pour tout te dire, et je te promets que c’est vrai, j’ai un brouillon sur mon blog intitulé « harcèlement de rue » – sauf que je n’ai pas encore pris le temps d’y penser et que je ne sais pas encore si j’oserais… En fait pour faire très bref je ne comprends pas trop ce problème. Je l’ai vécu, bien sûr, souvent, mais ça ne m’a jamais dérangée plus que ça en fait… Bref voilà voilà on n’est sans doute pas totalement sur la même longueur d’ondes là dessus, mais je ressens cela sur à peu près tout ce qui touche au féminisme en fait… Mais ça m’intéresse quand même énormément de lire sur ces sujets ! Qui sait, tu parviendras peut-être à me faire évoluer, j’adore me laisser convaincre 🙂 .

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    1. Comme Madame Vélo, je serais vraiment très intéressée de lire ton avis sur ces sujets !

      Pour te répondre sur le harcèlement de rue, je vais revenir 15 ans en arrière : j’habitais encore Grenoble, la ville de mes parents, celle où j’ai grandi et où je me suis toujours sentie en sécurité. Lorsque je sortais le soir, je rentrais à vélo, seule. Je ne comprenais pas bien les parents flippés de mes amies, qui tenaient absolument à venir les chercher. Comme toi, j’avais été confrontée au harcèlement de rue, mais sans jamais m’être sentie en danger. Je trouvais ça un peu pénible, mais sans plus. Ce n’était vraiment pas un problème pour moi.
      Et puis, les années suivantes, il s’est passé 3 événements qui m’ont marquée et qui ont modifié ma perception des choses.

      Premièrement, j’ai déménagé à Lyon pour mes études, et je me suis mise à prendre les transports en commun, le matin. Un jour, coincée dans un tram bondé, j’ai réalisé que le mec derrière moi était en train de me mettre la main au cul. Sur le coup, j’ai été tellement choquée que j’en suis restée scotchée. C’était la première fois que ça m’arrivait, et je me suis sentie honteuse. C’est très étrange, ce sentiment, mais c’est pourtant ce qui m’est arrivé. L’homme derrière moi a bien vu que je l’avais repéré, et il m’a toisée de haut, me faisant bien comprendre que le rapport de force était en sa faveur. Ça a eu pour un effet de sceller mes lèvres. Je n’ai rien osé dire et je suis descendue à l’arrêt suivant. Quand je repense à ma réaction de ce jour-là, je comprends les nombreux viols et violences faites aux femmes qui ne sont jamais dénoncées. Si même moi, une fille éduquée, qui a confiance en elle, qui sait que les hommes ne sont pas supérieurs, qui est entourée par des amis et de la famille, si même moi, je n’ai pas réussi à parler ce jour-là, je comprends mieux que certaines, trop honteuses, se taisent. C’était la première fois que je me suis sentie vraiment à la merci d’un homme.

      La deuxième fois, c’était en Allemagne. J’étais fille au pair dans une petite ville tranquille au bord du lac de Constance. Le dimanche, mon seul jour off de la semaine, j’avais pris l’habitude d’aller me balader le long d’un cours d’eau. Un jour que je m’étais arrêtée pour bouquiner au bord de l’eau, un jeune homme est venu discuter avec moi. J’étais ravie de pratiquer mon allemand avec quelqu’un de plus de 3 ans (le drame des filles au pair ! 😉 ), donc on a papoté un bon moment. Je voyais bien qu’il flirtait, mais ça restait gentil. Et puis, sans prévenir, il a commencé à m’attraper le bras et à me saisir la nuque pour me forcer à l’embrasser. Je ne sais pas comment, j’ai réussi à me dégager et à enfourcher mon vélo. J’étais toute tremblante, et j’avais peur qu’il m’ait suivie jusqu’à la maison de ma famille au pair. Inutile de te dire que, là encore, je n’ai pas osé en parler, trop honteuse de m’être laissée avoir lamentablement, d’avoir pris ces risques. Je n’ai plus jamais remis les pieds le long de ce cours d’eau.

      La troisième fois, c’était à Paris. Je rentrais vers 22h30 de mon cours de boxe, contente de m’être défoulée. Tout à coup, dans le métro, un homme un peu éméché entre. Il se met à prendre à parti une femme qui était tranquillement installée. Elle se déplace pour l’éviter, mais l’homme se met à la poursuivre dans le wagon. Au bout d’un moment, la femme s’est mise à élever la voix. L’homme l’a frappée au visage. Moi, tout comme les autres passagers, je suis restée lâchement scotchée par cette violence : personne n’a réagit. L’homme est descendu dans la foulée. Je ne sais pas ce qu’est devenu cette femme, je ne sais pas si elle a porté plainte, je ne sais pas si j’aurais pu lui être utile (sûrement !), et je continue à m’en vouloir de n’avoir pas su réagir.

      Voilà les 3 incidents qui font que maintenant, lorsque je suis interpellée dans la rue, je ne réagis pas comme avant.

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      1. Les cas que tu racontes sont en effet vraiment graves et je suis sincèrement désolée pour toi… Je ne peux pas dire non plus qu´il ne me soit jamais rien arrivé : j ai déjà subi au moins deux comportements pour lesquels j aurais pu porter plainte. Mais justement je ne mets pas sur le meme plan un sifflement, une insulte, un attouchement et un coup. Et c est ce que font parfois les articles sur ce thème que je lis. Mais je te propose d écrire là dessus très bientot, promis !! Au moins on pourra poursuivre la discussion 🙂 .

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        1. Tu as raison, ce sont déjà des comportements qui dépassent le simple harcèlement de rue, mais pour moi, c’est la suite logique dans certaines situations de harcèlement particulièrement rude. C’est la première étape de non-respect d’un homme envers une femme, qui peut malheureusement bien vite dégénérer.
          J’ai hâte de te lire sur le sujet, en tout cas !

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  7. Comme tout le monde, j’ai aussi vécu ça. Beaucoup plus quand j’étais à Lille. Je me souviens d’une fois où c’était le 1er jour de printemps, j’avais mis une jupe (longue !), la première de l’année, et hop ! il a pas fallu 2 minutes de promenade pour avoir une remarque ! Depuis que j’habite dans une petite ville de l’Ouest j’en ai presque plus. Et j’ai l’impression aussi que l’effet « bébé avec soi » inhibe ce genre de comportements. Mon gros problème c’est que sur le coup je ne sais pas quoi dire donc j’ignore ou lance un regard désolé, et la réflexion cinglante ne vient que 3 minutes plus tard, quand il est trop tard pour la lancer ! Je ne sais pas s’il y a une attitude idéale à adopter dans ces cas-là, mais c’est vrai que c’est exaspérant, et parfois même humiliant de recevoir ce genre de remarques.

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    1. Oui, moi non plus, je ne sais jamais comment réagir ! D’un côté j’ai envie de leur clouer le bec, d’un autre côté, on ne sait jamais comment ils vont riposter. Alors souvent, comme toi, je laisse couler, malgré l’exaspération et parfois, comme tu le dis, l’humiliation.

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  8. Ah ben moi j’ai vu passer ce billet sur hellocoton sans savoir que c’était toi qui l’avait écrit, juste le titre et j’ai vite passé me disant que je ne voulais surtout pas lire ça. (Sympa comme commentaire après t’avoir dit que tu avais bien le droit d’écrire sur ce que tu voulais sur ton blog XD).
    Et puis il est revenu dans mon fil d’actu. Je ne voulais pas le lire parce que il y a quelques jours, dans une rue, au beau milieu de la journée, un mec en vélo est passé juste à côté de moi et m’a mis une main aux fesses. Comme toi je me suis dit « mais putain je suis maman » et je me suis demandé qu’est ce qui dans mon comportement ou dans ma tenue avait pu justifier ça. Ce qui est profondément con (euh pour moi, je ne t’insulte pas hein 😉 ) puisque franchement même si j’avais eu une mini jupe (et ça aurait été justifié vu la température caniculaire) ça n’aurait jamais légitimé cet acte. https://www.facebook.com/ferocefrance/videos/1600303293598994/?pnref=story
    C’est franchement nul et rageant ce genre de comportement.

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    1. Oh, je comprends ta réaction ! Il y a parfois des sujets qu’on voit passer et on se dit : oh non, je n’ai justement vraiment aucune envie de lire ça en ce moment (exemple au hasard, tous ces articles sur la grossesse, pour moi en ce moment ! 😉 ).

      Je suis désolée de ce qui t’est arrivée. Je ne comprends vraiment pas ce genre de comportement : comme si nous étions des objets, à la disposition de l’homme qui passe dans les parages et qui a envie de peloter un peu ou de faire des remarques salaces. Et oui, notre premier réflexe, c’est de chercher notre faute. C’est terrible, comme réaction, non ?

      Merci pour le partage de cette vidéo.

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  9. Comme ma soeur, j’avais un peu vécu ça pendant mes années fac et cela a fortement empiré depuis que je suis à Paris. Pour l’instant, je n’ai jamais d’insultes mais je me fais souvent interpeller ou siffler dans la rue. Je ne met pas forcément des jupes courtes mais cela n’empêche pas les remarques.

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    1. C’est ça, on est là pour les distraire ! Je trouve ça vraiment fou de voir à quel point s’est répandu. Et, comme tu le dis, quelque soit la manière dont on s’habille : le simple fait d’être une femme suffit.

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  10. Ton article et les commentaires poussent à la réflexion !
    Comment à l’heure actuelle pouvons-nous encore être confrontées (oui ce sont surtout les femmes les victimes) à ces comportements ? Nous sommes nombreuses à l’avoir vécu.
    Bref, pendant que je te dis ça j’entends mes collègues (hommes) discuter dans le bureau d’à côté et raconter un nombre de conneries sexistes tellement impressionnant que je bous ! Je voulais essayer de construire mon commentaire autour de l’education mais là en les entendant, j’ai perdu toute foi… (Bon en réalité c’est dès qu’ils parlent entre que je perds espoir, pas juste aujourd’hui !)

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    1. Oh comme je te comprends, Tamia ! Parfois c’est vraiment rageant de voir que dès qu’un groupe d’hommes se trouvent rassemblés, il suffit d’une blague un peu grasse pour déclencher des remarques sexistes ou débiles. Comme si le premier crevait l’abcès et entraînait les autres à sa suite. Souvent, pris à part, aucun de ces hommes ne ferait ça s’il était tout seul, mais le fait d’être au boulot, d’être entre mecs, ça décomplexe et on retombe dans des schémas idiots.
      J’en discute souvent avec Mister F., tellement le comportement de mes collègues hommes me laisse perplexe, parfois.

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  11. Super ton article! Je suis bien contente qu’on ait réussie à te motiver à écrire sur d’autres choses.
    J’ai habité Paris moi aussi (enfin… sa banlieue : 9-4 bébé) jusqu’à mes 19 ans. Puis j’ai habité Lille (et sa banlieue… Roubaix, Tourcoing, Five) quand j’étais étudiante et jusqu’à mes 28 ans. Et j’m’en suis pris des « hep mam’zelle t’es fresh », « t’es bonne », « tu suces » etc… Tellement que je m’étais acheté une fausse alliance, histoire d’avoir un argument pour les faire arrêter. Ca marche pas avec tous, mais ça aide. Un jour excédée (mais de bonne humeur) j’ai même demandé au gars si sa façon de draguer agressive avait déjà porté ses fruits. A priori non. J’ai bien ri.
    Aujourd’hui j’habite Albertville, j’ai 31 ans… Bizarrement ça m’arrive moins… Tant mieux.
    J’espère moi aussi que quand ma pépette sera grande ces comportements auront changés. Ou du moins le regard sur ces comportements auront changés. Qu’on arrêtera de dire (comme je l’ai déjà entendu) « y a pas de fumé sans feu… ».

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    1. Merci ma poule ! (je me permets 😉 )
      Tu as été jusqu’à acheter une alliance : wouahou ! Ça te devait t’arriver vraiment souvent ! Mais tant mieux, si c’était suffisant pour désamorcer la plupart des situations !
      Et oui, comme tu le dis, ça m’étonnerait que d’ici que nos filles grandissent ces comportements aient disparus, malheureusement, mais si déjà le regard sur ces comportements a évolué, on aura fait un grand pas !

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  12. Comme je te comprends!!! Je me suis retrouvée à changer de trajet pour aller à l’école pour ne pas passer devant un chantier! Et en plus impossible de se plaindre tout le monde trouve ça « normal » – « Ba oui faut les comprendre ils travaillent dur ils décompressent comme ils peuvent. »… Je me vois bien hurler des insanités à mes collègues d’open space lors d’un travail difficile tiens…

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    1. Oui, le pire c’est que, souvent lorsqu’on en parle, les gens voient pas trop le mal. Comme tu le dis si bien, inverser ne serait-ce qu’une seule fois les choses, ça choquerait tout le monde. Allez, chiche, on se lance ?! 😉

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