Avec bébé, Maman travaille, Voyage

Si loin de toi, mon amour, si loin de toi

DSC_0345

Oh que le départ était dur… Quitter mon bébé pour aller si loin, la laisser derrière moi, à plus de 30h de vol, c’était une des choses les plus difficiles que j’ai eu à faire depuis que je suis maman. Quel déchirement de partir si loin de toi, mon amour…

La veille de mon départ, une collègue et amie est venue dans mon bureau pour me souhaiter bon voyage, me dire de profiter de ce si beau pays. Et puis, comme ça, au détour de la conversation, elle m’a soudain demandé comment je vivais la séparation d’avec ma petite famille.

Une énorme boule d’angoisse est venue instantanément se loger dans ma gorge, mes yeux se sont emplis de larmes et je n’ai pas réussi à me retenir.

Le soir, en allant chercher Poupette à la crèche, rebelote devant la directrice qui essayait de me rassurer en me disant qu’elle n’était pas du tout inquiète, que c’était l’âge idéal puisque Poupette commence à parler, qu’elle demandera de mes nouvelles, qu’elle aura besoin d’être rassurée mais qu’elle sera capable de comprendre les réponses et qu’elle n’en souffrira pas autant qu’un enfant plus petit.

Dernier câlin, dernière nuit, dernier matin, derniers adieux.

Et me voilà partie. IMG_20160701_103122

La désintoxication

Le looooooong, bien trop long, voyage se passe bien. Je pars avec deux collègues qui laissent elles aussi leur famille derrière elles. Nous discutons une bonne partie du trajet, et je suis rassurée de voir qu’elles aussi ont ce même pincement au coeur.
Finalement, même l’attente en transit à l’aéroport de Singapour passe à une vitesse folle. Il faut dire, j’ai connu plus dégueulasse comme aéroport de transit : entre la serre aux papillons, les espaces de repos au calme avec chaise longue (donc le luxe suprême pour mon postérieur endolori par les 13h30 de vol depuis Paris !) et petite fontaine au bruit apaisant, la retransmission des matchs de l’Euro et autres réjouissances (vive le duty freeeee !), le temps défile à toute vitesse.

IMG_20160716_215327

Nous voilà arrivées à Sydney, mes deux collègues et moi-même, et nous nous effondrons sur le matelas bien moelleux de notre chambre d’hôtel (hôtel qui a le bon goût de se trouver à proximité de l’aéroport) pour profiter du repos de la guerrière.

Le lendemain, nous profitons du temps magnifique pour découvrir Sydney. Ici, c’est l’hiver. Mais franchement, des hivers comme celui-ci, qui ressemblent à s’y méprendre à notre été parisien du mois de juin, j’en redemanderai tous les ans !
Entre l’opéra et la balade en ferry jusqu’à Manly, la journée passe à toute vitesse, et nous voilà au début d’une semaine qui s’annonce dense d’un point de vue professionnel.

Et en effet, le programme est tellement intense en journée et en soirée que je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Quand je rentre à ma chambre d’hôtel, le soir, je travaille encore une ou deux heures et je finis par m’écrouler, épuisée par mes courtes nuits (jetlag oblige !).

Les premiers jours, j’envoie quelques photos à Mister F. : Poupette est ravie de me voir et que ça lui permet de visualiser ce que je fais. De mon côté, je découvre avec bonheur celles qu’il m’envoie chaque jour pour me raconter en images leur quotidien.
J’avoue que je m’étonne de supporter aussi bien la séparation…

La rechute

Mais c’est sans compter sur la suite de mon séjour !

Une fois ma conférence terminée, ma soeur me retrouve, et là, commence les vraies vacances ! Je commence à profiter de la ville, de mon temps libre et… et la culpabilité revient au galop ! Dès que je découvre un coin sympa, j’imagine Mister F. et Poupette à mes côtés, en me disant qu’ils auraient tellement profité de ce chouette Lagoon à Cairns, de cette jolie plage de Palm Cove ou encore de notre super balade à Bondi Beach.

Au début de ma deuxième semaine d’absence, je trouve enfin l’occasion d’appeler Mister F. et Poupette par Skype (oui, parce que le Wi-Fi en Australie, c’est une denrée rare !). Quel bonheur de voir ma petite fille, de discuter avec son papa, de les découvrir en forme et heureux de profiter de leurs vacances en Bretagne chez les parents de Mister F.

Mais alors que je raccroche, la fameuse boule d’angoisse que j’avais douloureusement réussi à avaler revient se loger dans ma gorge. Je me sens seule loin d’eux… Heureusement, ma soeur prend les choses en main et on file s’offrir le meilleur hamburger de la ville !

DSC_0619

Les jours suivants, au milieu de toutes nos activités de vacancières effrénées, le manque se fait plus sourd, moins lourd à porter, et me laisse suffisamment tranquille pour profiter de ce temps précieux avec ma soeur.

Les retrouvailles

Et finalement, cette semaine de vacances ambiguës, entre plaisir du moment présent, bonheurs entre soeur et regret de l’absence de mes amours, prend doucement fin.

Les derniers jours, une nouvelle petite boule vient se loger dans ma gorge, quand je réalise que cette parenthèse si particulière se termine. Ce temps-là, rien que pour moi, à partager avec ma soeur qui m’avait tant manqué, prend fin. Plus que quelques heures avant de m’envoler pour rentrer à la maison.

IMG_20160716_210713

Les dernières heures de trajet sont interminables : après 30h de vol, attendre le RER 30 minutes me paraît insurmontable ! Mais je finis par arriver chez moi et, en ouvrant la porte, je tombe nez à nez avec une Poupette parée à sortir, son casque sur la tête et sa trottinette à la main ! Quand elle me découvre derrière la porte, elle me dit tout naturellement, comme si de rien n’était : « Allez maman, dihors la tottinette ! »

DSC_0068

Pas de câlins magiques, comme dans les films, où elle court en se jetant dans mes bras, mais pas de crises non plus. Tout juste une surexcitation le temps du week-end de retrouvailles et quelques câlins tout doux au creux de mes bras, par ci, par là.

Au moment où j’écris ces lignes, je suis rentrée depuis trois jours. Moi qui appréhendais ce retour, en craignant que Poupette me fasse payer mon absence, je réalise avec un soulagement immense que ma fille ne semble pas avoir été si affectée par mon absence : il faut dire qu’entre la soirée pyjama chez sa grande copine de crèche (et oui, Mister F. avait réussi à décrocher des billets de l’Euro de Foot !) et la semaine de vacances en Bretagne avec sa grande cousine adorée, elle n’a pas eu le temps de s’ennuyer.

Je suis réapparue dans son quotidien comme si je ne l’avais jamais quittée.

Elle continue à me demander de la rassurer, le soir au moment du coucher. Pendant la journée, elle nous explique très souvent, avec grand sérieux, qu’elle s’en va. Et lorsqu’on lui demande où elle va, elle nous répond « vacances, avion, valise, tata Lila ».

Bref, elle a tout pigé, cette petite !

28 réflexions au sujet de “Si loin de toi, mon amour, si loin de toi”

  1. Très honnêtement (je n’ai pas osé te le dire avant mais j’imagine que tu t’en doutais) je n’imaginerais pas une seconde faire la même chose… Mais je ne dis pas ça du tout pour te culpabiliser hein ! D’ailleurs je suis très sincèrement persuadée que ta chérie-chou l’a bien vécu. Mais je ne suis même pas encore prête à laisser Pierre passer une nuit chez mes BP qui habitent à 1h30 de route… Dans mon cas il y a deux choses principalement qui me freinent : la peur qu’il lui arrive quelque chose et de ne pas pouvoir être sur place rapidement – je ne sais pas très bien pourquoi mais ça m’obsède, peut être un reste d’histoire familiale ?, et le fait de me croire irremplaçable auprès de lui (et sur ce point il est clair que notre organisation familiale très loin de votre équilibre change beaucoup de choses). En tout cas du coup ton expérience m’intéressait beaucoup alors merci 🙂 . Et j’espère surtout que mon commentaire ne va pas te blesser, il n’y a aucun jugement de ma part, plutôt de l’admiration, vraiment !

    J’aime

    1. Hihi ! N’oublie pas que j’ai suivi en direct tes galères de babysitters d’un soir, alors oui, j’imaginais bien que tu ne partirais pas sans ton petit Pierre comme ça de si tôt ! 😉
      Et non, tu ne me blesses absolument pas ! Je suis toujours fascinée de voir toutes les différentes manières qu’il y a d’être maman ! Et même si toi et moi nous ressemblons sur certains points, il y en a d’autres où c’est tout le contraire ! 🙂 En l’occurrence, mon manque de confiance en moi ne m’a jamais permis d’imaginer être indispensable pour ma fille : j’étais au contraire presque soulagée de la faire gardée si tôt par de vraies professionnelles. J’avais beaucoup moins peur pour elle lorsqu’elle était à la crèche que sous ma surveillance, c’est dire….! Bref, notre histoire de maman n’est pas la même et c’est fascinant de voir que presque 2 ans après, ces différences continuent à se traduire dans notre mode de vie.
      Moi aussi, c’était la peur qu’il lui arrive quelque chose et que je ne puisse pas être à ses côtés dans l’heure qui m’angoissait le plus. Mais le fait de la laisser avec son papa me rassurait beaucoup, sur ce point-là.
      Cela dit, cet été, on va la confier une dizaine de jours à mes parents dans le sud de la France, alors que nous reviendrons travailler à Paris, Mister F. et moi : peut-être que ce sera plus difficile pour moi ! Je te raconterais tout ça !

      J’aime

  2. Finalement, on n’en savait pas tellement sur ton ressenti de la séparation, je suis heureuse de lire cet article qui nous en parle un peu. Je trouve ça très émouvant, et j’ai trouvé vos retrouvailles très mignonnes !

    Et puis dis voir, elle parle drôlement bien, Poupette 😉

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, ce sont des retrouvailles qui lui ressemblent ! On n’a pas vraiment l’option câlins, chez nous ! 😉
      Mais j’avoue que ça me rassure de la reconnaître….
      Et oui, c’est le plus gros changement de ces dernières semaines : gros progrès sur la parole ! Elle m’a bluffée à mon retour !

      J’aime

    1. Ahah ! C’est exactement ça ! Ça ne nous aide pas à aller mieux, mais de voir que d’autres aussi passent par là et surtout que nos petits le vivent bien, mine de rien, ça nous rassure ! 😉
      Merci ! 🙂

      J’aime

  3. C’est mignon comme tout! J’ai presque une petite larme ❤
    J'imagine que ça n'a pas du être facile pour toi. Début juin je suis partie 3 semaines chez ma soeur au Texas (elle venait d'accoucher et avait besoin d'un coup de main) et je me sentais mal de laisser mon chéri tout seul. Je l'avais déjà fait pour le boulot auparavant mais là je n'avais techniquement pas le choix. Le délaisser pour ma soeur et mon neveu, c'était différent. Et pourtant du haut de ses 1m85 il n'a pas besoin de moi 😉
    Et c'est nul Paris ! Je trouve ça triste de devoir se taper le RER dans ces conditions, tu méritais un accueil triomphal à l'aéroport 😦

    Aimé par 1 personne

    1. Ahah ! J’adore la comparaison entre ma micro Poupette et ton homme de 1m85 ! 😛
      Oui, parfois on part loin, longtemps, sans pouvoir emporter tout ceux que l’on aime dans ses bagages…. Mais du coup, on est d’autant plus heureux de rentrer, non ? Tu as eu droit à ton retour triomphal à l’aéroport, toi ?
      Et oui, tu as raison, Paris c’est vraiment nul, pour ça !

      PS : c’était comment ces quelques semaines à pouponner avec ta soeur ?!

      PS2 : mais je ne savais pas que, toi aussi, tu avais une soeur grande voyageuse !!

      J’aime

      1. Tu as raison. Le déchirement de partir est vite compensé par le joie de revenir à la maison 😀
        J’avais eu droit à mon comité d’accueil à l’aéroport. C’est plus facile chez nous, nous habitons à moins de 20 min en voiture de l’aéroport ! C’est l’avantage à Bruxelles, tout est à côté ^^

        PS : Les quelques semaines à pouponner se sont bien passées. Je suis maintenant formée en nuit hachées et soins bébé en tout genre (je suis arrivée le jour de la sortie de la maternité). C’était bien comme stage pour moi, et ma soeur a pu se reposer un peu entre les tétées pendant que je gérais le petit. Je crois qu’elle a apprécié d’avoir quelqu’un, surtout que son mari est vite retourné au boulot. Merci le système américain…

        PS2 : J’ai une famille de voyageuses ! Mes 3 soeurs sont sur 3 continents différents 😉 On essaie de se croiser souvent mais ça fait des années qu’on n’a pas été toutes les 4 ensemble 😥

        J’aime

  4. Je ne peux qu’imaginer mais je comprends ton sentiment de culpabilité et son contraire vis à vis de ta soeur. Il n’est jamais aisé de tout concilier. Je trouve que tu as géré comme une chef !!!

    Aimé par 1 personne

    1. Comme tu le dis : pas facile de toujours tout concilier. En l’occurrence, j’ai choisi de profiter un peu, de mon côté, sans ma petite famille.
      Je ne sais pas si j’ai si bien géré : je me suis surtout laissée porter, et j’ai l’impression que Mister F. a bien assuré, lui !

      J’aime

  5. Et bien, la prochaine fois que tu dois aller à l’autre bout de la Terre, tu partiras plus sereine 🙂
    D’un côté, je t’envie. Quand je suis partie une semaine et que mon fils était gardé par mes parents, les retrouvailles avaient été un peu compliquées : toute la semaine qui a suivi, il ne voulait pas me lâcher ! Après, c’est probablement parce qu’il ne parlait pas du tout et donc le dialogue était compliqué ! Profite de ta Poupette qui grandit si vite et si bien 🙂

    J’aime

    1. Ahah ! La prochaine fois, la prochaine fois…! C’est pas demain la veille ! 😉

      Tu sais, lorsque Poupette avait 8 mois, je suis moi aussi partie une semaine (encore pour le boulot, décidément !). Et les retrouvailles avaient été beaucoup plus compliquées que celles-ci. J’ai, moi aussi, retrouvé un petit pot de colle !
      En fait, je pense que la directrice de ma crèche avait raison : le fait de pouvoir commencer à mettre des mots sur mon absence a dû bien aider Poupette, cette fois-ci. 🙂

      J’aime

  6. Comme je te comprends, ma belle! Quand Chucky avait 14 mois, je l’avais laissé pour accompagner un échange scolaire avec l’Allemagne. On s’est skypé tous les soirs. C’était horrible, aussi bien pour lui que pour moi. J’étais en larmes. Cette fois ci, pour les vacances en Toscane, pas de skype, presque pas de téléphone. Et ça c’est beaucoup mieux passé pour tout le monde 🙂

    Aimé par 2 personnes

  7. J’adore la magie des enfants : sans en faire toute une histoire tu réapparaît dans le quotidien de ta fille comme si tu ne l’avais jamais quitté 😀 ça a quelque chose de rassurant, comme si elle te disait « rien n’a changé, alors ne change pas » !
    C’est drôle parce que sur cette « façon d’être maman » j’ai l’impression d’être quelque part entre toi et Die Franzoesin, alors je vous comprend toutes les 2 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, c’est ça ! Rien n’a changé alors on reprend là où on en était !
      Et oui, en effet, c’est rigolo mais je vois tout à fait ce que tu veux dire: je te vois bien entre nous deux, comme maman ! 😉

      J’aime

Répondre à Maman-Tout-Terrain Annuler la réponse.