Maman travaille, Un peu de moi, Voyage

Demain, je pars

512px-Australia_stub.svgBon, ok, c’est pas vraiment demain. Mais vendredi, je pars.

Je pars pour 18 jours, très exactement.

Je pars à l’autre bout du monde. En Australie. On peut difficilement faire plus loin.

Et je pars seule, sans Mister F. et sans Poupette.

Et ça me crève le coeur.

Je pars pour le travail : je n’étais pas vraiment obligée, mais c’était un déplacement intéressant et valorisant pour moi, alors j’ai décidé de le faire. On ne peut pas dire que ma hiérarchie m’ait mis la pression : ils étaient même plutôt étonnés que j’accepte. Ben oui, mon travail reste très important dans ma vie.
Mais ça ne m’empêche pas d’appréhender énormément cette séparation doublement douloureuse : par la distance et par la durée.

Tout se mêle dans ma tête : mes angoisses de l’avion, mon appréhension pour le voyage et le séjour en lui-même (gérer la correspondance entre les deux avions, supporter la longueur du trajet, trouver l’hôtel, prévoir le visa, etc…), mon stress professionnel. Et par dessus tout ça, bien au-dessus, bien présent, ma tristesse d’être loin de ma famille pendant aussi longtemps.

Bien évidemment, je culpabilise : en ce moment, la vie avec Poupette est un vrai régal. Elle est à cet âge béni où le bébé laisse place à l’enfant, où les découvertes quotidiennes se comptent par milliers, où les frustrations commencent à s’atténuer et n’ont pas encore laissé la place aux phases d’opposition. Le rythme de croisière, celui que je désespérais trouver il y a seulement quelques semaines, se met gentiment en place.

Pourquoi voudrais-je bouleverser tout ça ? Perturber ma fille, ma famille ? J’ai tellement peur de les quitter au milieu de ce bonheur familial, et de payer le prix de mon absence à mon retour.

J’ai aussi peur de rater ce temps si précieux des premières fois de ma fille. Ben oui, parce que, contrairement à ce que je pensais, les premières fois ne s’arrêtent pas à la fin de la première année, et continuent à un rythme tout aussi effréné. Alors, que vais-je manquer, pendant mon absence ? Les premières vraies phrases ? La première sortie à trottinette ? La première glace estivale ?

J’essaie de me rassurer en imaginant le quotidien de Mister F. et de Poupette. Je les sais si complices, tous les deux ! Son père a toujours le chic pour trouver l’idée rigolote qui va la faire rire aux éclats. C’est un vrai papa poule, un papa qui assure et qui sait gérer la pression du quotidien. Je ne fais vraiment aucun soucis pour eux. J’ai simplement la boule au ventre lorsque je réalise tout ce temps que je vais passer loin d’eux.

Et puis, je me dis aussi qu’il faut savoir assumer ses choix : travailler à plein temps, m’épanouir dans mon poste et continuer tranquillement ma carrière sont des choix de vie que je fais librement, alors il faut parfois savoir en payer le prix. Et garder en tête que toutes les mères, tous les parents même, n’ont pas forcément ce luxe de pouvoir faire ce choix de manière libre et consentante.

Mais bon, ça ne m’empêche pas d’avoir des contradictions, non ?! 😉

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Crédit photo : Jpp

28 réflexions au sujet de “Demain, je pars”

  1. Ah la la je comprends tellement bien tes contradictions ! Heureusement je ne risque pas d’avoir ce choix à faire (au pire ou au mieux je pense qu’on me proposerait de partir à Dresde pour deux jours 😉 ). Parce que je ne sais pas ce que je ferais… Rationnellement je pense que ton choix est le bon. C’est une opportunité exceptionnelle et au regard de ce que tu vas découvrir là bas, trois semaines loin des tiens ne seront sûrement rien. Et d’un autre côté je comprends forcément tes angoisses au moment de se séparer et je ne sais pas si je saurais les surmonter.
    Bon mais pour te remonter le moral si tu en as besoin je vais te raconter une histoire personnelle… Quand j’étais toute petite (je devais avoir 5 ans ?) mon père a du partir plusieurs semaines en voyage pro au Japon (d’ailleurs il faisait le même métier que toi hi hi). Il m’en avait ramené une poupée musicale que j’ai toujours gardé avec fascination. Et finalement à 25 ans dès que j’ai eu suffisamment d’argent je suis partie au Japon parce que mine de rien cette histoire, ses récits à son retour, les explications de ma mère pendant son absence ont marqué mon enfance.
    Alors qui sait, ce sera peut-être le début d’une belle histoire entre Poupette et l’Australie 🙂 .

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    1. Oh merci pour cette adorable anecdote, Die Fransoezin !
      Tu peux pas savoir comme ça me rassure de savoir que tu n’as pas été marquée négativement par cette absence de ton papa, bien au contraire ! 😊

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  2. Je comprend parfaitement tes angoisses. Déjà que je stresse pour la semaine où le Choupi sera dans le Sud avec son papa (mais sans moi) et pourtant ce n’est pas à l’autre bout du monde.
    Je suis persuadée que tout se passera bien et essaye quand même de profiter de ton séjour. C’est une occasion incroyable !!!
    Et tu sais qu’en cas de coup de mou là-bas, on sera là pour te rassurer même à l’autre bout du monde !!!

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  3. Moi je n’ai pas de bébé en période bénie mais je peux te dire d’expérience que l’éloignement ça n’a pas que du mauvais. Tu vas pouvoir te redecouvrir, revoir ces choses qui te font vraiment plaisir à toi, revoir ta soeurette et retrouver vos tripes de soeurs… Et tu veras ça vaut le coup 😉
    Et si ça ne suffit pas, au retour ton mari (et ta fille aussi mais ça je ne peux pas dire) va tellement te faire ta fête que tu beniras ces 18 jours au loin!
    Bref c’est un mal pour un bien, tu rateras sûrement des choses mais tu en auras aussi à gogo. Poupette va peut être te faire la tête mais ça ne durera pas. Alors fait en sorte de profiter de chaque instant et fais nous voyager avec de super photos 😉

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    1. Oui, tu as bien raison, Flora, il faut que je profite de cette belle opportunité pour me concentrer sur moi-même. Ça tombe bien, je prends jamais le temps d’habitude !
      Et retrouver ma soeur, ça va être juste génial : il faut que je me concentre là-dessus 😊

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  4. Je crois que tu es une super maman, qui arrive super bien à tout gérer en même temps en temps normal (honnêtement, je n’ai AUCUNE idée de comment tu fais, vu que tu fais le quintuple de choses que moi et que j’ai moi l’impression d’être toujours débordée), et que c’est bien que pour une fois, tu prennes vraiment le temps de ne faire qu’une chose à la fois. Travailler la journée. Profiter de ce super pays le reste du temps. Être en vacances ensuite. C’est pas mal de se poser parfois, même (et surtout) si c’est à des milliers de kilomètres de chez soi. Profite !

    Et pour la culpabilité, on en a déjà parlé. C’est normal. Je dirais même que c’est rassurant (si tu partais sans un regard en arrière, ce serait quand même le signe que tu te sens pas très bien chez toi…). Mais elle n’a pas lieu d’être, et je suis sûre qu’elle va vite passer 😉

    Je te souhaite un bon (et beau) voyage !

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    1. Merci mille fois pour tes mots. Si tu savais le bien qu’ils me font !

      Et tu as raison, il faut que je vois ça comme ça : une occasion rêvée de ne penser qu’à moi, de me concentrer pleinement sur mon travail puis sur mon temps libre avec ma soeur. Comme tu dis, c’est pas mal de se poser, de VRAIMENT se poser parfois.

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  5. C’est un beau voyage, ca… et j’imagine combien ce n’est pas evident de quitter ainsi les tiens. Pour l’instant je n’ai encore pas reussi a m’y resoudre, et tu n’imagines pas l’admiration que tu suscite chez moi! Une super Maman, mais en plus qui arrive a garder l’esprit suffisamment libre pour se developper par elle-meme et pour elle-meme!
    Passe un beau sejour et reviens avec plein de beaux souvenirs a partager avec ceux que tu aimes!

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  6. Les filles ont déjà dit beaucoup pour te rassurer donc je ne peux pas rajouter grand chose d’autre à part que tu vas vivre une superbe aventure!!! Et je te souhaite de bien profiter!!
    Je comprends ton appréhension et ça me fait penser à ma sœur. Elle a un travail ou elle est presque tout le temps en déplacement! Comment réagira t’elle une fois bébé là? Que pourrais-je lui dire pour la rassurer. Qu’attendra t’elle de nous (ses proches/ses amies) quand elle nous fera part de ses craintes comme toi?
    En tout cas je te trouve très courageuse et je suis sûr que tu vas prendre avec toi pleins de photos (voir même un vêtement de poupette?) pour te réconforter quand ils te manqueront. Une petit bouffée et tu seras repartie pour poursuivre ta belle aventure à l’autre bout du monde!

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    1. Merci beaucoup, Melimélanie !
      J’essaierai de répondre à tes questions, une fois revenue de cette sacrée expérience, histoire de te dire ce qui m’a le plus aidé. J’espère que tu y trouveras de quoi rassurer ta soeur, en temps voulu !

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  7. Tu as une belle opportunité. Profites-en ! Je comprends ton questionnement, ce n’est pas évident de laisser sa famille pour le travail. Je pense qu’il faut que tu le vois comme une occasion de te retrouver. Tu vas revenir enrichie de cette belle expérience, avec des souvenirs à partager avec ta fille et ton mari. Et eux, vont pouvoir approfondir leur jolie complicité et vont avoir pleins de choses à te raconter aussi ! Bon voyage !

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  8. Tu vas être trop bien là bas avec ta soeur, je suis sûre que tu en reviendras changer et puis les expériences pro à l’autre bout du monde c’est quand même un peu l’avantage du poste !!! 😉
    Et puis ton mari s’en sortira à merveilles. Et comme les copines, on te soutiendra à distance.

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  9. Je te trouve courageuse, de partir aussi loin de ta famille, je sais combien ça doit être dur pour toi. Dans quoi travailles-tu exactement? Tu as raison, je trouve, de faire ce qui te tient à coeur et de ne pas laisser de côté ta carrière si cela est important pour toi. Au final, ce sera dur de partir, mais une fois là-bas, tu ne devrais pas trop avoir le temps de déprimer, tu vas être sûrement bien, occupée et tu ne garderas par la suite que les bons souvenirs.

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    1. En effet, le plus dur est de partir ! Après, tout s’enchaîne et on n’a plus le temps de se poser de questions.
      C’est vrai que ça me tient à coeur, suffisamment pour laisser ma famille de côté quelques jours, même si c’est dur….
      Je suis chercheuse : c’est un des gros avantages du métier, les colloques et les congrès à travers le monde !

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  10. Merci à vous toutes pour vos gentils petits mots. J’avais le coeur trop lourd hier pour vous répondre dans la foulée, mais ça m’a fait beaucoup de bien de vous lire.

    Je m’excuse d’avance si je ne suis pas très assidue par ici dans les prochaines semaines : apparemment, le Wi-Fi est une denrée rare et chère au pays des kangourous !

    Encore merci à vous toutes !

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