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Perfect Mums VS MamanLouna : la revanche

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La dernière fois, je te racontais ma désagréable impression d’être entourée de mères parfaites qui semblaient tout réussir, alors que moi je galérais, toute seule dans mon coin.

Aujourd’hui, je reviens à la charge pour te proposer un petit manuel de survie, indispensable à toutes les mamans faillibles !

 

Bon, je l’avoue, même si j’en ai vraiment souffert pendant la première année de vie de Poupette, ce sentiment s’est largement atténué depuis quelques mois. J’ai pris confiance en mon rôle de maman, et ça m’a permis d’avoir le recul nécessaire pour analyser ce qui m’est arrivé, le jour où j’ai été projetée dans la vie de maman et où j’ai pris de plein fouet la pression de la société sur les épaules.

La dernière fois, j’ai opté pour l’humour pour te décrire tout ça. Mais aujourd’hui, je voudrais revenir avec toi sur la manière dont j’ai, peu à peu, pris confiance en moi, et te décrire les différentes étapes par lesquelles je suis passée.

1ère étape : arrêter d’idéaliser

Loin des clichés et des vies rêvées affichées sur les réseaux sociaux, dans la vraie vie, les mamans de notre entourage sont-elles toutes aussi parfaites que notre manque de confiance veut nous le faire croire ? Peut-on vraiment espérer une franchise totale dans un rapport social classique ? N’est-ce pas finalement ce que l’on attend de nous ? Un discours convenu de jeune-maman-heureuse-et-épanouie-tout-va-bien-pour-moi-merci. Toi, jeune maman IRL, tu le sais bien que ce sont des individus suspects et aussi rares que les bébés-qui-pleurent-jamais-et-qui-font-leur-nuit-dès-la-maternité.

Après les classiques premières semaines de questionnements intenses et d’angoisses hautement philosophiques du genre : est-ce vraiment normal, cette teinte de caca jaunâtre ? Dois-je appeler ma sage-femme en urgence ? Oh, mais Poupette a le hoquet : ne devrais-je pas l’emmener tout de suite chez le pédiatre ? Et j’exagère à peine (rigole bien, chère nullipare, on verra quand viendra ton tour !). Bref, après le chaos des premières semaines, lorsque j’ai enfin sorti la tête de l’eau et que j’ai recommencé à avoir une vie sociale (c’est-à-dire à voir d’autres mamans en congé maternité pendant la journée), j’ai commencé à accumuler les complexes. Pourquoi Anita n’a pas de soucis pour mettre son bambin au sein ? Pourquoi Marie est-elle si sereine avec sa petite ?

Et puis un beau jour, au détour d’une conversation, je me suis rendue compte que, moi aussi, je passais pour une mère parfaite aux yeux de ces mêmes amies jeunes mamans que j’idéalisais ! Elles m’enviaient mes nuits sereines avec une Poupette à l’appétit d’oiseau quand elles étaient débordés par leur petit ogre ; elles ne s’imaginaient pas prendre le bus et partir en vadrouille pour toute la journée avec leur nourrisson sous le bras, tandis que moi j’avais la bougeotte et que je trimballais ma Poupette d’un bout à l’autre de la France. Bref, j’ai réalisé que cette histoire était un immense qui proquo. Comme si, finalement, nous étions toutes, à un moment donné, la mère parfaite de quelque d’autre.

Et ça, ça fait du bien pour la confiance en soi !

2ème étape : stop aux comparaisons !

Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Et personnellement, j’ai beau essayé, j’en suis tout bonnement incapable. Alors je te propose ma parade : plutôt que de se comparer avec pour seul but de se flageller, essayons de se comparer positivement.

Certes, tu trouveras toujours dans ton entourage une pro de l’organisation. Pour moi, c’est Madeleine. Elle, elle n’est jamais à la bourre le matin, et elle doit avoir des gènes de fée du logis parce que côté gestion de la maisonnée, elle a l’air d’assurer. Mais l’autre jour, elle m’a fait remarquer que Poupette était particulièrement calme, le matin, au moment de la déposer à la crèche, alors que son fils à elle était toujours agité. Tiens, c’est vrai. Du coup, j’ai réalisé que Mister F. et moi ne serions certes jamais des pros de l’organisation mais que du coup, nous profitions sans complexe de nos débuts de matinée mal rodés avec Poupette : quitte à avoir 10 ou 15 minutes de retard, autant prendre le temps de jouer aux Legos entre deux tartines, non ?

Petite remarque en passant : je ne fais en aucun cas un raccourci rapide entre organisation foireuse et enfant épanoui, et je serais bien incapable de te donner la recette pour un bébé serein au moment de la séparation du matin (je crois que sur ce coup-là, on a juste vraiment de la chance !). Bref, je te raconte juste un exemple concret tiré de notre quotidien.

3ème étape : crever l’abcès

Une fois qu’on a arrêté d’idéaliser et qu’on arrive à limiter les comparaisons néfastes, on peut passer à l’étape suivante : en parler. Je reste intimement persuadée que chaque parent expérimente, à un moment donné, des périodes plus difficiles à vivre. Du coup, pourquoi ne pas en discuter à coeur ouvert ?

L’année dernière, en me désolant devant le tableau des transmissions (pour les novices côté vocabulaire de crèche, c’est la feuille qui récapitule l’emploi du temps de la journée de ton petit trésor : tu peux y lire, dans les cases dédiées, le nombre d’heures de sieste, le menu du repas de midi, les activités du matin ou encore, information capitale pour tout jeune parent, le nombre de couches pleines) – bref, alors je me lamentais devant la durée ridicule des siestes de Poupette, j’ai entamé la conversation avec une autre maman tout aussi désemparée que moi. Pourtant, son fils à elle ne se contentait pas des 45 minutes de sieste de ma Poupette que je retrouvais fatiguée le soir, au moment de partir de la crèche ! Il faisait de vraies siestes, dignes de ce nom, lui : quelle chance ! Ben oui, mais là où Poupette sombrait le soir à 19h, son petit camarade de crèche faisait la fiesta jusqu’à 23h. De quoi relativiser…

Et tu sais quoi, chère lectrice, même si j’étais désolée pour cette maman, ça m’a fait un bien fou de savoir que j’étais pas la seule à galérer comme ça ! Alors j’ai pris le pli, et quand un sujet me pèse, je n’hésite pas à en discuter autour de moi !

4ème étape : éviter les sujets (ou les personnes !) qui fâchent

Ben oui, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse non plus ! Partager ses déboires avec d’autres jeunes parents en galère, c’est une chose, mais passer sa vie à se plaindre à tout son entourage, ce n’est pas une solution. Et d’ailleurs, l’entourage te le fera vite comprendre ! On peut parler de tout, mais pas avec n’importe qui !

Je te conseille donc choisir avec soin les oreilles attentives dans lesquelles t’épancher (exemple au hasard, les copinautes de blog ! 😉 ). Ça t’évitera de t’opposer à un mur sourd à tes plaintes qui, non content de minimiser tes problèmes quotidiens, te fera remarquer que lui n’a jamais eu autant de soucis avec ses enfants (forcément, tu me rétorqueras qu’un mur n’a pas d’enfant, et tu n’aurais pas tort… Bref, je sors !).

De la même manière, si un sujet est particulièrement sensible pour toi (autre exemple au hasard, le sommeil de mon bébé dont j’ai déjà parlé et ), il est d’autant plus important de choisir avec soins tes interlocuteurs. En l’occurrence, tu peux éviter les copains sans enfant au lendemain de soirées arrosées…

5ème étape : un peu de bienveillance… envers moi-même

La dernière étape de  ma remontée à la surface, c’était tout simplement un peu de tolérance. Quand j’ai réalisé le fossé entre la mère fantasmée que je m’étais imaginée être et celle que j’étais en réalité, ça m’a d’abord un peu déçue. Et puis, tout de suite après, j’ai réalisé combien c’était contre-productif de me mettre une telle pression sur les épaules.

J’ai appris à relativiser nos déboires. Bon, pour être tout à fait honnête, le flegme de Mister F. m’a bien aidée. Il m’a fait remarquer que même si nos réveils à l’aube étaient éprouvants, notre petite fille était globalement vraiment facile à gérer le reste du temps. Nous ne comptons plus le nombre de week-ends de vadrouille passés chez nos parents ou chez des copains, sans que Poupette ne soit le moins du monde perturbée.

De la même manière, j’ai toujours tendance à minimiser nos victoires. Quand notre Poupette a commencé à montrer les premiers signes de chipotage dans son assiette, vers 20 mois, et que j’en parlé autour de moi, j’ai réalisé que nous n’avions jamais eu de soucis de repas jusqu’à présent ! Et surtout que j’avais été bien idiote de ne pas savoir apprécier cette facilité à sa juste valeur ! Du coup, depuis que les légumes sont revenus à l’honneur, je suis la première à me réjouir et à profiter de nos repas vite engloutis !


Bon, je ne sais pas si ces quelques exemples te seront utiles ou si tu t’y reconnaîtras, mais si j’ai un dernier conseil à te donner, c’est de prendre du recul. Ce n’est pas toujours évident, quand on a le nez dans le guidon, mais lorsque l’on prend le temps de se retourner sur le chemin parcouru, on réalise que de nombreuses difficultés sont à présent derrière nous.

Bon, et si tout ça ne suffit pas à te rassurer, ben n’hésite pas à être un peu mesquine, ça n’a jamais fait de mal à personne ! 😉

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Quant à ce mythe de la fameuse mère parfaite, cette wondermum dont on nous rabâche les oreilles, ne serait-ce pas tout simplement un panaché bien dosé de toutes ces mamans caricaturales dont je vous ai dressé le portrait ? Autrement dit, à chacune sa recette !

 

10 réflexions au sujet de “Perfect Mums VS MamanLouna : la revanche”

  1. Finalement, la mère parfaite, c’est celle qui convient à son (ses) enfants …
    On m’a fait la remarque que si FeuFolet était un bébé très actif (ce qui est vrai, je ne peux pas le nier, mais il est si gentil, juste bougillon), ben s’était de ma faute parce que j’étais une maman « speed » … Là, j’attends de voir, mais j’ai l’impression d’avoir été encore plus active sur cette deuxième grossesse que sur la première et pourtant d’avoir eu un bébé beaucoup plus calme in utéro (présage pour la suite?)

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    1. Eh oh non, mais zut, mais non ! Il ne faut pas retourner les choses et se servir de ça pour se culpabiliser ou, en l’occurrence, laisser les autres te culpabiliser !! Grrrrrr !!
      FeuFolet est un bébé très actif parce que c’est un bébé vivant et qui se sait libre d’explorer son environnement sous la surveillance d’une maman suffisamment cool pour lui laisser tester plein de choses : en quoi ça fait de toi une maman speed ?
      Quant au petit deuxième, j’ai vraiment hâte que tu nous racontes les différences avec l’aîné, et, j’en suis sûre, ça va te sauter aux yeux que chaque enfant a sa personnalité et que, tout compte fait, tout n’est pas « de la faute » de la maman.

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      1. Ah, mais ça ne me culpabilise pas tout, ça m’a choqué qu’on puisse me sortir un truc comme ça !!!
        FeuFolet est comme il est parce que c’est lui et que moi, ça me convient aussi ^^
        J’ai déjà hâte de voir la bouille du deuxième, à priori, ils auront un nez assez proche, à voir si ça change avec l’âge 😉

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  2. Il y a autant de maman parfaite que d’enfants parfaits ! Le tout c’est d’être en accord avec ses valeurs et ses besoins !
    Je n’aurais pas mieux dis et ton analyse est parfaite ! Tu es une maman parfaite Louna !!!

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    1. Tu vas me faire rougir, Pititefleur !
      Mais une chose est sûre, lorsqu’on a réussi à faire le tri entre nos vrais besoins, nos priorités, et la pression du reste du monde, on est quand même beaucoup mieux dans ses baskets pour assurer avec bébé : bizarrement, ça roule plus facilement ! 😉

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    1. Exactement ! La maman parfaite d’à côté ne sera pas idéale pour notre petit à nous et, inversement personne ne conviendrait mieux à notre enfant que sa propre mère imparfaite 😉
      Du coup, quelle meilleure maman rêver pour le Choupi ?! 😉

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  3. Je pense que des problèmes de dodo et de repas, on en rencontre tous. Mais, comme tu le dis, c’est dans l’intimité de la famille et donc les autres ne le voient pas. On est toutes les mamans parfaites de quelqu’un d’autre 🙂

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  4. Je suis bien d’accord avec toi sur cette notion abstraite et variable de la perfection. J’ai une voisine psychologue dont le fils à un an de plus que le mien et j’ai toujours été en admiration totale devant elle : belle, toujours souriante, sportive, super métier qui la rend en plus compétente pour son enfant, j’avais l’impression qu’elle était en permanence la bienveillance incarnée et je souffrais beaucoup en me comparant… Et puis récemment les portes de l’ascenseur se sont ouvertes au moment où elle « disputait » son petit de 3 ans. Rien de grave hein, elle lui disait juste en haussant le ton « arrete de m enerver maintenant » mais ca m’a fait un tel bien !! Je me suis dit « aaaaaah mais en fait ca lui arrive donc aussi de ne pas tout controler ?! » 😀

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  5. Merci pour ces conseils, que j’essaierai d’appliquer à mon propre cas, même si ce n’est pas facile (perso, j’ai tendance à trouver que toutes les mères sont parfaites à côté de moi, mais je vais peut-être parvenir à me trouver « relativement bonne ») (d’un autre côté, si tous les parents étaient bons, ça se saurait… il en faut bien quelques mauvais, et peut-être que j’en fais partie) (je dis pas ça pour qu’on me dise « mais noooon », hein, d’autant plus que je suis la seule à savoir ce qu’il se passe vraiment dans ma maison, c’est juste que ça rejoint des réflexions que j’ai eues récemment) (j’en avais même fait un article, pour te dire, mais je pense pas qu’il soit publiable, c’est pas trop le genre de trucs qu’on a envie de lire sur un blog) 😉

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